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Il y a comme un problème...
16 octobre 2012

Surexploitation des ressources halieutiques, un problème urgent à négocier

Le site de débat Newsring propose un débat sur un sujet capital, le devenir de la ressource halieutique face aux problèmes posés par la surexploitation des océans, avec une interrogation provocatrice : faut-il arrêter de manger du poisson ? 

Pourquoi faudrait-il se priver des apports protéiniques du poisson, et plus largement des ressources de la mer, alors que le problème fondamental n'est pas lié à une surconsommation, mais à une "mal-consommation" ?

Le terme de "surexploitation" regroupe à mon sens plusieurs aspects de la problématique qu'il conviendrait de distinguer dès lors que l'on veut dépasser le stade des incantations pour dégager quelques pistes de solutions. D'une part, la surexploitation rend compte d'un prélèvement excessif effectué sur la ressource halieutique de quelques espèces prisées d'un point de vue commercial : ces poissons appréciés par le consommateur font l'objet de captures intensives qui nuisent au renouvellement de leur espèce, ce qui conduira à terme à leur extinction. D'un autre côté, ce terme englobe les mauvaises pratiques d'une pêche devenue industrielle pour laquelle la philosophie de travail tient en cette phrase restée célèbre lors des massacres de la saint Barthélémy : "tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens". Car les techniques actuelles de pêche contribuent au massacre bien inutile (à tous points de vue) d'animaux marins, victimes des hameçons des palangriers comme des immenses filets des chalutiers, puisque les prises non recherchées sont rejetées à la mer, souvent dans des proportions de 90-10, soit 10% de prises "commerciales" pour 90% de "déchets".

La question n'est donc pas d'arrêter ou non de manger du poisson - à ce propos, rappelons qu'un cinquième de la population mondiale dépend uniquement des océans pour ce qui est de sa source protéinique - mais plutôt de faire en sorte de pouvoir en manger autant, voire plus, mais en diversifiant les espèces proposées aux consommateurs, de telle manière que la pression halieutique par espèce puisse diminuer et ainsi assurer la pérennité du renouvellement naturel des populations. Reconsidérer les outils et les pratiques de la pêche côtière et hauturière, faire respecter les quotas établis sur des bases scientifiques et non politiques, favoriser l'innovation du secteur agroalimentaire en l'incitant à développer de nouvelles offres en "produits de la mer" pour les substituer aux thonidés et autres espèces aujourd'hui menacées, informer et éduquer les populations et les acteurs de la restauration à ces productions alternatives , voilà quelques directions qui permettront à terme de revenir à une exploitation raisonnée d'une ressource, fragilisée par ailleurs par les diverses pollutions générées par les activités anthropiques. Mais cela est un autre débat.

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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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