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Il y a comme un problème...
29 septembre 2012

Contre l'exploitation du gaz de schiste

Extraire des ressources naturelles du sous-sol, l'Homme en a pris l'habitude depuis qu'il a commencé à puiser de l'eau en forant des puits. Eau, pierres, charbon et autres minerais, gaz naturel, pétrole, tout ce qu'il ne peut trouver en surface pour satisfaire ses besoins, l'Homme va le chercher ailleurs, hier et aujourd'hui dans le sous-sol, demain sur les grands fonds marins, après-demain dans l'espace. Ce n'est qu'une question de temps, de techniques et de matériels à mettre au point. Rien de nouveau sous le soleil donc, et si l'on se souvient des peurs suscitées dans la société par chaque nouveau type d'extraction (le pétrole n'était-il pas présenté comme "l'huile du diable" à une époque pas si lointaine ?), on peut se prendre à penser que l'exploitation du gaz de schiste ne constitue qu'une avancée technique supplémentaire. De mon point de vue pourtant, cela constituerait une erreur de jugement, raison pour laquelle j'ai voté "contre" cette exploitation. (Entre parenthèses, ces "ignorants peureux" du "progrès pétrole", volontiers moqués, jadis et depuis, par les partisans de l'or noir étaient-ils finalement si éloignés de la réalité, à l'heure où l'on prend enfin conscience des conséquences de l'utilisation des énergies carbone sur l'environnement ?! Mais ceci est un autre débat).

La différence fondamentale apportée par l'extraction telle qu'elle est préconisée, c'est qu'au lieu de libérer une ressource captive de son gisement - eau, gaz, pétrole - on cherche à la "mobiliser" en exerçant de très fortes contraintes (via la pression hydraulique) dans un milieu hétérogène qui, pour être parfaitement caractérisé par des analyses scientifiques multiples et variées, n'en constitue pas moins un environnement encore très largement méconnu, instable et "mobile". Les puristes voudront bien excuser ces termes imagés, mais qui, le premier, a parlé "fracture hydraulique" pour décrire cette technique, sinon les professionnels ? Contraintes, pressions, fractures, ces mots indiquent clairement que ces forces mises en oeuvre ne peuvent pas être totalement sous contrôle et que la société est fondée à redouter les risques inhérents à cette technique. Sans même parler de l'utilisation aberrante de l'eau - ressource devenue sensible y compris dans nos contrées privilégiées, se pose clairement la question des conséquences directes et induites de l'injection d'un fluide à très haute pression dans un sous-sol rendu forcément instable. Au delà des exemples américains d'intéraction malencontreuse dans les réseaux d'eau et dont les images chocs ont fait le tour du Net, on ne peut pas ne pas se poser le problème de la stabilité du sol à long terme, des migrations de substances et/ou d'organismes dans ses divers horizons ou des pollutions provoquées par une exploitation industrielle. Combien de fosses destinées à recevoir des déchets hautement radioactifs , hier réputées partfaitement étanches pour des millénaires, s'avèrent finalement poreuses. Rien n'est sûr, rien n'est immuable dans la nature, hormis l'arrogance de l'Homme et sa prétention à vouloir contrôler les choses dont il n'a pas la maîtrise

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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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