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Il y a comme un problème...
5 août 2012

Politique, un autre monde

Ah la politique et ses acteurs, si ils n'existaient pas, il faudrait vraiment les inventer car ils nous enseignent bien plus sur notre société imparfaite que les programmes de la télé-réalité... c'est dire le niveau dans lequel se fourvoient nos dirigeants.

Trois exemples parmi d'autres.

Dans la société civile, je veux dire dans la vie normale des gens normaux, concept si cher à notre nouveau Président, vous devez, quand vous êtes embauché, attendre de cumuler des jours de congé pour pouvoir les prendre... En d'autres termes, vous bossez une année quasi complète, après quoi seulement, vous avez droit à un "repos bien mérité". Je ne vous apprends rien, ami lecteur "normal". Voilà donc la règle qui s'applique aux communs. Pour les élites qui nous gouvernent, ce n'est pas la même chose... Les membres de notre élite politique n'ont aucune difficulté à poser leurs congés "annuels" deux mois à peine après leur entrée en fonction, voire pour certains d'entre eux après un seul mois de "dur labeur" ! Leurs cartons n'ont pas fini d'être complètement déballés, leurs équipes d'être constituées qu'ils peuvent prendre le TGV (ben oui c'est tendance cette année !) pour rallier leur lieu de villégiature ! On se croirait sur France 3 car vraiment elle est "plus belle la vie", pour nos gouvernants s'entend ! Depuis des mois, ces pros de la politique politicienne ont bassiné l'opinion publique en disant qu'il y avait "beaucoup de travail à faire", qu'il "faudrait se retrousser les manches tout de suite", que "la charge était lourde" ; depuis des mois ils ont claironné à tous les micros qu'ils étaient préparés et motivés à s'investir à 100% dans les missions de redressement qui leur seraient confiées. Hé bien moi, quand j'ai des choses importantes à accomplir (et sans commune mesure avec un ministre naturellement !), je reste au bureau ; je bosse le samedi et le dimanche parce que ça va avec la vie et le job que je me suis choisi. Mais bien sûr, selon la formule consacrée  "moi c'est moi, et eux, c'est eux". Il fleure comme une ambiance de Titanic sur le navire France... le capitaine se retire dans sa cabine, même au plus fort de la tempête. Le mois d'Août, c'est sacré !

Ah bien sûr, tous, ils vous diront qu'ils "emportent leurs dossiers"... A l'heure du tout numérique, c'est faisable... mais ils ne reprennent là que le discours compassé de leurs prédécesseurs qui eux, à l'époque, auraient dû voyager avec un semi-remorque pour rester crédible. Comprenez-moi bien : il est normal de s'aménager des temps de repos ; c'est même très utile pour pouvoir "durer" en restant performant. Mais si ces super-ministres normaux d'une présidence normale ressentent le besoin de se mettre à un repos anormal après moins de 100 jours de boulot, je dis qu'il y a tromperie sur la marchandise. Et si tout le monde trouve ça normal, c'est bien que la France des RTT et des semaines aux quatre jeudis (ah référence du passé lointain, quand tu nous tiens lol) n'est finalement qu'à l'image de ses politiciens, forte en bouche, faible dans l'effort.

 

Dans la société civile, quand vous devez quitter votre poste, énième victime de la charrette des licenciements économiques (vous remarquerez d'ailleurs que l'emploi du terme "charrette" n'est pas anodin et nous renvoie aux temps glorieux d'une révolution sanglante où les futurs raccourcis de Maître Guillotin étaient amenés sur le lieu de leur exécution avec ce mode de transport ; c'est dire le choc, tant individuel que sociétal, que représentent les plans sociaux dans notre inconscient collectif - fin de la longue parenthèse lol), donc quand vous êtes viré, vous êtes indemnisé par Pôle Emploi selon une durée fonction d'un savant calcul... Et comme il est logique en pareil cas, l'indemnisation du chômage décroît avec le temps - et elle décroit vite ! Pour les députés étant restés sur le carreau du suffrage universel au mois de juin, ce n'est pas la même règle qui s'applique. Ben c'est sûr ma bonne dame, ils ne vont pas se voter des lois contraires à leurs intérêts quand même !? Eux sont indemnisés pendant les cinq ans que dure la mandature "vide", à un niveau supérieur au SMIG et ce, qu'ils reprennent ou non une activité professionnelle. Elle est vraiment belle, la vie, non ?

A force, on en oublie qu'au commencement de la démocratie, la politique n'était pas un métier, avec comme aujourd'hui des professionnels du mandat électif, souvent cumulards, mais une occupation annexe exercée au profit de la communauté. Aussi y avait-il un certain équilibre entre la réalité ou le ressenti de la vie quotidienne et les décisions prises pour le collectif Que savent de la vie normale ceux qui lustrent les bancs des palais de la République et des ministères depuis leur sortie de l'ENA ou des autres grandes écoles ? Pas le prix du ticket de métro, rarement celui du pain et jamais celui de l'essence, sauf à avoir bossé ses "fiches"  avant d'aller en interview. La politique est un pré carré qui se soigne, qui préserve ses avantages et ses intérêts. Le Tiers Etat a pris les mauvaises habitudes du Clergé et de la noblesse en le royaume républicain de France. C'est d'autant plus flagrant en temps de crise ; c'est d'autant moins acceptable quand les donneurs de leçon s'exonèrent des règles qu'ils imposent à leurs concitoyens.

 

Dans la société civile, quand vous jouez du mauvais côté de la loi, le système vous sanctionne (enfin ça c'est la théorie). Et vous partez faire un stage en prison. Longtemps les politiques ont refusé d'investir l'argent public en rapport aux lois pénales qu'ils votaient. Résultat : une volonté plus répressive, une politique de la santion par l'incarcération, mais pas d'augmentation corrolaire de budget pour faire face à la hausse de la population carcérale. Depuis quelques années pourtant, le politique se montre de moins en moins réticent à arbitrer en faveur du budget pénitentiaire. Parce qu'il est anormal qu'un détenu soit à son tour victime d'une double peine, d'enfermement et de traitement peu humain (insalubrité, surpopulation...) ? Non. Parce qu'à son tour, le politique et son frère d'arme, le patron financeur de sa campagne, peuvent à tout moment goûter aux joies de l'incarcération préventive, ou définitive. Depuis que les juges d'instruction ont mené des combat pour assainir l'imbroglio politico-financier des affaires Urba, Elf etc.. la prison n'est plus en marge de la République pour nos gouvernants ; c'est devenu un lieu potentiel pour une visite plus ou moins prolongée... Car lequel d'entre eux n'a jamais, ô grand jamais, franchi l'une de ces lignes jaunes qu'ils ont tracées pour le commun des citoyens ? Investir dans des prisons moins inhumaines, c'est donc se préserver un séjour potentiel moins inconfortable dès lors que toutes les procédures d'attermoiements ou de recours ont été épuisées. Et quand en plus la Justice commence à mettre son nez dans les petits dessous de leur vie "privée".... 

L'intérêt général passe souvent par la satisfaction de certains intérêts très particuliers, enfin c'est sûrement ce que doivent penser les femmes et les hommes qui nous gouvernent.

  

 

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