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Il y a comme un problème...
11 août 2012

Hollande, Sarkozy : la Syrie en amore ce 3ème tour ?

Quelle interprétation faut-il donner à l'initiative de Nicolas Sarkozy de rompre le silence, qui plus est sur un épineux sujet de politique étrangère ?

En se faisant l'interlocuteur de deux représentants de la résistance syrienne, l'ex-président de la République n'ignorait pas que sa parole serait très rapidement rapportée in extenso dans les médias français, voire mondiaux. Car les évènements syriens, cette guerre civile sous le regard impavide d'une communauté internationale empêtrée dans ses alliances et dans ses positionnements géo-stratégiques, font d'abord l'objet d'une guerre de l'information et des images, chaque camp présentant les massacres commis par l'autre dans des compte-rendus souvent impossibles à corroborer. Aujourd'hui, les révolutions se gagnent ou se perdent en premier lieu sur les réseaux sociaux, l'Internet et par le bénéfice assuré par une couverture médiatique "favorable", bien avant l'issue réelle des combats de rue. Dans ces conflits internes où la puissance de la presse joue un rôle similaire à celui de "12ème homme" lors des rencontres de football, la prise de position de Nicolas Sarkozy ne pouvait pas ne pas être rendue publique. Il y a donc, de la part de l'ex-candidat sortant, une stratégie qui se met en place, encore faut-il savoir laquelle.

Clairement, cette saillie vise à donner corps à son principal argumentaire de campagne visant la personnalité même de François Hollande. En l'attaquant sur un sujet typiquement régalien, la conduite des affaires étrangères et l'éventualité d'un engagement des forces militaires françaises, l'ex-chef des Armées de la campagne libyenne entend démontrer que le nouveau chef de l'Etat n'a ni l'étoffe, ni la capacité à incarner la voix de la France - historique, voire universelle, les français étant génétiquement prédisposé à l'arrogance (sourire) -  dans le concert international. Le costume est bien trop grand, ce qui est paradoxal pour un homme qui a des problèmes manifestes avec ses manches de chemises ! Mais s'agit-il en l'occurrence d'une simple pique, vengeance d'un homme blessé par le suffrage universel et qui veut ainsi témoigner de la clarté prémonitoire de son jugement  ? Veut-il ainsi attirer l'attention des électeurs sur le fait qu'en cédant aux sirènes socialistes et à "l'outrageuse" campagne de dénigrement dont il a fait l'objet, ils se sont laissés fourvoyer ? Veut-il leur signifier que les français seraient donc bien inspirés de "revisiter" son quinquennat avec un oeil neuf en faisant abstraction de la propagande Tout-Sauf-Sarko ?

Si l'idée du "recours" n'est pas envisageable, est-ce là la première pierre du "retour" de NS sur le devant de la scène politique nationale ? Après tout, devant l'affligeant spectacle auquel l'UMP et la droite se livrent aujourd'hui et en l'absence d'un chef charismatique, n'y aurait-il pas la place pour un second quinquennat Sarkozy en 2017, bâti sur les débris des espoirs socialistes déçus ? La France n'a jamais connu cette situation, Nicolas Sarkozy n'aurait-il pas la tentation de se démarquer encore une fois de ses prédécesseurs en repartant au combat au lieu d'abandonner au milieu du gué, comme VGE, retraité à 56 ans !! Il sait trop bien combien l'opinion publique est changeante, lui héros hier, banni aujourd'hui, et pourquoi pas à nouveau victorieux demain ?

S'il veut revenir, Nicolas Sarkozy n'a pas le choix : c'est sur les dossiers sensibles de l'international, là où il a su faire montre d'une certaine habileté et d'une plus grande constance à chaud qu'il doit attaquer. Sur les sujets intérieurs du social et de l'économie, il sait pertinemment qu'il se ferait retoquer jusque dans ses propres rangs, les francs-tireurs et les ambitieux ne manquant pas à l'UMP. Et comme il est servi par les prestations en demi-teinte, voire péniblement ternes, de son successeur, c'est de fait un boulevard qui peut s'ouvrir si le monde devient encore plus cahotique. La situation syrienne ou la crise iranienne peuvent servir ses intérêts au plan intérieur. Mais rien ne dit qu'en se montrant à l'international, il ne serait pas en fait séduit par la perspective d'une présidence européenne qu'il s'empresserait de vouloir dépoussiérer pour en faire un vrai poste de commandement, car l'UE est en panne.

Depuis deux mois, le duo Hollande-Ayrault a essentiellement travaillé à déconstruire les réformes entamées par le couple Sarkozy-Fillon. S'attaquer systématiquement de front à son héritage ne peut que conduire le battant Nicolas à reprendre le chemin du combat politique, à défaut de quoi il sera devenu le premier "président pour rien" de la Vème République dans les livres d'Histoire. Vous me direz qu'en 2030, on n'enseignera plus l'histoire à l'école et que tout cela est donc vain, ou pure vanité...  !? C'est bien possible. Mais ce coup de semonce lancé en plein coeur de l'été en annonce d'autres. Car la crise mondiale ne fait que commencer et le bouillonnant Sarko, engagé en politique à 18 ans, ne saurait rester simple spectateur. 

 

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