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Il y a comme un problème...
31 août 2021

Le suicide de LR

     C'est donc écrit : ce qu'il est convenu d'appeler la Droite sera éliminée au premier tour de la prochaine élection présidentielle, offrant, une fois encore, un boulevard à Emmanuel Macron. Parce que Xavier Bertrand trace sa route ; parce que les instances dirigeantes du parti LR ont opté pour la mort électorale de leur camp.

     Un manque d'idées nouvelles et de solutions audacieuses : le parti LR n'a pas mis à profit ses années dans "l'opposition" pour faire émerger idées et solutions nouvelles. Le lancement en Paramount Technicolor du "programme présidentiel LR", dont les premiers rushes doivent être communiqués dès cette semaine, ne doit pas cacher une réalité objective. Voilà, en effet, un parti qui, à force de devoir composer entre des positions contradictoires, et parfois, opposées, est contraint à recycler en permanence une eau tiédasse qui n'a jamais fait montre de sa capacité à inonder la société française de ses bienfaits, au plan économique et social, comme au niveau sécuritaire. Ce côté "rien de nouveau sous le soleil" ne saurait échapper au citoyen attentif. Qui plus est, les instances entendent vendre un package clé-en-main, aux électeurs bien sûr, mais aussi et surtout au présidentiable qui se sera finalement dégagé de l'opéra comique qu'est le futur processus de désignation de leur héraut ! Mais quid de la touche personnelle du candidat ? Quid de sa propre vision ? L'enfermer dans un carcan qui correspondrait peu ou mal à sa personnalité et à sa sensibilité serait-il de bon augure pour le quinquennat à réaliser ? Car personne ne peut raisonnablement croire un seul instant que M. Ciotti, M. Barnier et Mme Pécresse, c'est bonnet blanc et blanc bonnet ! 

     Un candidat mort-né :  au mieux, le présidentiable "de la Droite et du Centre", selon la désignation consacrée en cas de primaire, ne sera (re)connu qu'aux alentours du mois de novembre, dès lors que le parti respecte ses propres statuts, ce qui reste encore à voir. Car il semble que la décision de convoquer ce scrutin pré-présidentiel sera, en réalité, dans les mains des militants et sympathisants, fin septembre. Entre-temps, le parti aura disposé des enquêtes d'opinion, diligentées auprès d'un institut de sondage, afin de connaître les items à retenir pour la campagne et définir le portait-robot du candidat idéal auprès d'un échantillon représentatif (sic) des LR. On est très loin de la conception Gaullienne de la rencontre d'un Homme (homme ou femme) avec le peuple. Cette procédure a plutôt le relent d'une pré-campagne marketing pour la lancement d'un fromage ! Le concept même de "portrait-robot" est non seulement stupide en soi, mais il est surtout contre-productif : l'idéal pour un adhérent LR n'est pas forcément l'idéal recherché par l'électeur de base ! Il ne manquerait plus que l'un des prétendants - ou le vainqueur de cette primaire - s'avise à lisser son discours et sa posture en fonction du dit portrait pour que l'effet soit encore plus désastreux dans l'opinion publique, au moment où le peuple est en recherche d'authenticité ! Il n'est qu'à voir les effets électoraux du travestissement politique de Marine Le Pen aux régionales de 2021 !

     Une affaire d'arithmétique : au-delà de cette carambouille de primaire - ou d'une désignation par les instances si les militants refusent ce processus électoral restreint - il est un point plus important encore. Quel que soit le candidat LR, il se heurtera de front avec le président de la région des Hauts de France. Et là, c'est une simple question d'arithmétique. Si l'on accepte le postulat que les idées de Droite sont majoritaires dans le pays, à hauteur de 70% du corps électoral disons, il faut bien se rendre compte qu'elles sont aussi disséminées sur nombre de candidats actuellement sur la ligne de départ présidentielle - pour autant, évidemment, que tous obtiennent leurs parrainages officiels, un financement bancaire de leur frais de campagne et l'autorisation des juges (une veille de présidentielles, c'est le moment opportun pour dégainer des procédures judiciaires et/ou des jugements d'inéligibilité ! ). A huit mois du premier tour, et au vu des candidatures annoncées, on peut estimer que Macron draine une partie du centre-droit dans la lignée d'Edouard Philippe, Jean-Pierre Raffarin et ses ministres actuels Le Maire et Darmanin notamment, soit 15%. Le camp des souverainistes au sens large, incluant Le Pen, Dupont-Aignan, Philippot, Asselinot, voire Zemmour, peut compter, peu ou prou, sur un socle global de 30%. A quelque chose près, Bertrand et le candidat LR devront donc se partager les 25% qui restent. La qualification pour le second tour devant s'établir au-dessus de 20% des suffrages exprimés, il est difficile d'imaginer que l'un des membres de ce doublon ex-LR et LR officiel parvienne à se glisser au second tour. 

La chose est donc entendue : les candidats à la primaire potentielle des LR auront beau aller quémander l'imprimatur auprès de Sarkozy, ils se prendront le mur électoral, dès lors que Xavier Bertrand poursuit, "quoi qu'il en coûte" sa démarche présidentielle en indépendant. Donc, à moins qu'il ne mange son chapeau (ça va bien avec la démarche marketing pour le fromage ! ) en décidant de soutenir l'Homme du Nord, le parti LR est sur la voie programmée de l'implosion en 2022. Notez bien que la France n'en sera pas loin non plus, si l'on devait assister à un nouveau duel Macron - Le Pen, quel que soit le vainqueur d'ailleurs !

 

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