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Il y a comme un problème...
13 février 2017

Clap de fin

Hé bien voilà, ainsi que je l'avais indiqué il y a quelques semaines de cela, il existait une possibilité que ce blog s'arrête prochainement, suite à une offre de collaboration rejoignant un peu ce que je fais ici. Celle-ci vient de se concrétiser ; je me vois donc dans l'obligation, plus morale que contractuelle il est vrai, de terminer, aujourd'hui, une histoire qui aura duré près de 300 messages et un quasi-quinquennat.

J'avais commencé en 2012 en alertant sur les risques d'une élection de François Hollande, sa personnalité ne pouvant donner le change à incarner le chef de l'Etat d'une République aux contours, au demeurant, très monarchiques, et sa méthodologie de gouvernance ne pouvant correspondre à l'autorité et à la prise de décision qui incombent au président de la France. Au moment de vous quitter, je dirai qu'il serait tout aussi déraisonnable pour la nation française, au risque de tomber de Caribe en Scylla, de succomber à la Macromania d'un côté, à la Marinite de l'autre. Certes le peuple est souverain, et certes il dispose de son libre-arbitre, mais ces deux caractéristiques n'empêchent aucunement de faire les mauvais choix, surtout quand tout est ouvert.

Les électeurs se sont trompés en 2012 en votant pour François Hollande ; d'aucuns diront, à juste titre, qu'ils ont surtout été trompés, avec ses promesses non tenues (mais c'est souvent le lot de ces friandises électorales) et avec des décisions prises à l'inverse des engagements du candidat. Certes, "la petite-fraise-des-bois", chère à Fabius, avait été élue par défaut, pour contrer la réélection de l'épouvantail Sarkozy, mais en réalité ce duel du second tour aurait pu être évité, et donc l'issue néfaste du scrutin, et donc ces cinq années qui n'ont pas seulement été perdues, mais qui ont ouvert ce champ de tous les possibles qu'est devenue la présidentielle 2017. Oui, cela aurait pu être évité si la sagesse populaire l'avait emporté, si les "Hollandais par défaut" et les "Sarko par dépit" du premier tour avaient pris leurs responsabilités en optant pour le recours idéal, cette option centrale alors incarnée par François Bayrou. Manque de clairvoyance étayé par la tyrannie des sondages "qui tuent le supposé 3ème". Ce dernier n'aurait sans doute pas résolu la crise sociale et économique - elle dure depuis trop longtemps, elle est enkystée bien trop profondément dans le corps sociétal pour être réglée à l'homéopathie centriste - mais à tout le moins, ce François-là faisait un constat lucide sur la situation et son raisonnement pour conduire le pays était solide. Autrement dit, une présidence Bayrou n'aurait pas navigué à vue pendant près de trois années dans l'attente d'un retournement de tendance (parce que c'est comme ça que c'était prévu dans les bouquins d'économie de Hollande !). Alors peut-être la France aurait-elle pu profiter à plein de l'alignement favorable des planètes (euro compétitif, prix du pétrole bas, taux d'intérêt quasi-négatifs) pour aborder 2017 sous un ciel plus serein.

En 2012, la France a raté le virage en douceur pour oser la réforme ; en 2017, cette douceur n'est plus d'actualité et pour autant c'est peu de dire que le pays n'est toujours pas préparé à prendre un tournant en épingle à cheveu à grande vitesse. 2017 n'est pas 2012 : le pays ne peut se contenter de rejouer le match en optant pour le pseudo-centre Macron en se disant que cela rattrapera son erreur sur Bayrou. Les choses ont changé, le monde a changé. Vous l'avez noté comme moi, le temps du XXIe siècle est différent de celui du XXe. Tout y va beaucoup plus vite, tout y évolue à grande vitesse.

Macron ne saurait être la solution ; en réalité lui aussi, comme son ex-mentor Hollande, serait un erreur de casting. Non parce qu'il est jeune - ce n'est pas un défaut, même si l'expérience d'élu eput compter ! Non parce qu'il a une formation de haut-fonctionnaire - ce n'est pas une tare, si l'on sait ôter ses oeillères ! Non parce qu'il a été un banquier d'affaires - cela reste une expérience professionnelle tout à fait honorable, pour autant que l'on ne soit affidé à aucun lobby financier ! Non, pour aucune de ces raisons évidentes, mais parce que c'est d'abord un philosophe. Un président de la République, chef des armées d'une puissance nucléaire, doit être un décideur qui tranche, d'autant plus en période trouble comme celle qui s'installe partout à nos portes. Les problèmes de la nation ne sont pas des sujets sur lesquels on peut disserter en prenant des hauteurs philosophiques alors même que la population n'est déjà plus en capacité d'attendre des prises d'initiative sur la question migratoire, sur la sécurité en Europe, sur la question du terrorisme, sur les alliances diplomatiques en écoutant un président discourir sur le sexe des anges. Bien diriger, cela consiste souvent à accepter de prendre la moins mauvaise des solutions ; avec un intellectuel philosophe, la décision se doit d'être nécessairement excellente, d'où un besoin d'attendre, d'où une nécessité de s'élever ; c'est dire le fossé mental qui existe entre ces deux points de vue. Une autre raison qui fait que Macron serait un mauvais choix pour la France : c'est un comédien dans l'âme. Elire un président qui se vivrait alors en éternelle représentation serait tragique, la forme et l'image l'emportant sur le concret.

En face, Marine Le Pen ne saurait être la solution. Si les constats, remontés du terrain, ont souvent été partagés par le plus grand nombre - est-ce à dire qu'ils étaient tous justes ?  - ses solutions sont par trop hasardeuses, voire simplistes, pour engager efficacement le pays dans une phase réformiste apaisée.

Alors qui ? Le "encore-candidat-à-ce-jour" des Républicains est à ce point fragilisé que son programme est devenu otage de sa personnalité aujourd'hui contreversée. Même bien élu, même avec un projet amendé, François Fillon président verrait les opposants vent debout contre lui et contre son gouvernement. Comment gouverner dans ces conditions ? Il n'arrive même pas à faire campagne sans être accompagné par le bruit des casseroles de quelques excités de l'ultra-gauche!!

Le duo Hamon / Mélenchon parachèverait, quant à lui, la catastrophe amorcée par le quinquennat Hollande, avec une majorité hétéroclite tiraillée par les frondes internes face aux réalités de l'exercice du pouvoir.

A la vérité, si ils veulent éviter de reproduire les erreurs électorales du passé sans se jeter dans les abysses de l'aventurisme politique ou se contraindre à un choix impossible de second tour, où l'élu serait, pour le coup, un gagnant par double défaut, alors les français n'ont d'autre choix que d'étudier plus attentivement les offres alternatives, portées par ces "petits" candidats que le microcosme dévalue sans cesse, mais qui, par leur constance, leur expérience de l'adversité et leur contact avec les réalités du terrain, peuvent incarner un vrai renouveau, otage d'aucun lobby.

Pour les électeurs de droite, souverainistes et gaullistes - sans être passéiste -, la solution pourrait être incarnée par Nicolas Dupont-Aignan. Les français majoritaires auront-ils tout loisir d'entendre son projet et de mieux le connaître dans ce délai de 70 jours avant le premier tour de scrutin. Ce n'est pas certain, et c'est encore et toujours le problème...

 

PS : Pour finir, ce petit message personnel que j'adresse à ceux à qui mes observations manqueraient de trop. Libre à vous de me laisser un message sur ce blog, pour me poser une question sur l'actu du moment, je me ferai un plaisir de vous répondre directement.   

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