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Il y a comme un problème...
25 mars 2013

Abus de faiblesse ? Aveu de faiblesse surtout pour un juge d'instruction

Contribution sur Newring à la question de savoir si la mise en examen de Sarkozy pouvait être préjudiciable à son retour en politique.

Une mise en examen ne préjuge en rien d'une future condamnation, qui plus est sur la base d'un tel chef d'accusation qui, dans les faits, sera tout bonnement impossible à établir et plus encore à prouver dans un tribunal digne de ce nom. Rappelons que dans l'abracadabrantesque imbroglio familial du clan Bettancourt sur fond de lutte de pouvoirs au sein du CA de L'Oréal - qui vaut bien ses jetons de présence (lol), la décision des experts puis celle d'un juge des tutelles ne sont intervenues que bien après 2007. Attaquer Sarkozy sur un "abus de faiblesse" pour un état qui n'aura été finalement constaté qu'a posteriori, c'est reprocher à l'ex-président de ne pas avoir lui-même diagnostiqué le dit état lors de cette rencontre de quelques dizaines de minutes. Va-t-on finir par reprocher à Sarkozy de n'être pas un éminent psy ou gérontologue ?

A l'évidence, il s'agit ici de vouloir "faire passer la justice" par un soupirail nauséabond à défaut de pouvoir incriminer l'ex-leader de l'UMP sur le financement de sa campagne proprement dit. Cette affaire ne témoigne-t-elle pas surtout d'un aveu de faiblesse, d'aucuns diront d'impuissance, de l'instruction à mettre en cause un ex-chef de l'Etat sur le financement de son parcours politique ? Alors cette péripétie judiciaire n'est en rien préjudiciable à un retour - mais l'a-t-il jamais quittée - de Sarkozy en politique. Ceux qui le soutiennent y verront une justice vengeresse, aux ordres d'un pouvoir à l'agonie ... dans les sondages ; ceux qui le haïssent depuis toujours n'auront pas besoin de cette passe d'armes, nourrie des inimitiés entre un juge et un avocat, alimentée par les tensions entre une magistrature de l'instruction chahutée par le mandat 2007/2012 et la personnalité de Sarkozy, pour condamner l'homme sans procès.

Pour ma part, je souhaiterais simplement revenir sur ce qui est plus fondamental dans toute cette agitation médiatique, à savoir le financement des campagnes électorales et de la vie politique de manière plus générale. Ce qui est à mon sens éminemment critiquable, ce n'est pas cette course à l'obole qui ponctue le parcours de tous les élus et de tous ceux qui aspirent à l'être un jour. L'argent est le nerf de la guerre, y compris voire surtout en politique. Non ce qui est intolérable, c'est que les parlementaires votent des lois pour amuser la galerie - le peuple en l'occurrence - alors qu'ils savent pertinemment qu'elles ne correspondent pas aux besoins et aux réalités de la politique d'aujourd'hui. Les campagnes électorales coûtent de plus en plus cher - sans atteindre les records américains, toujours champions de la démesure, à l'échelle de leur endettement - et paradoxalement les moyens pour les financer sont de plus en plus strictes. Ce qui est grave, c'est que ces histoires de financement finissent par alimenter le sentiment du "tous pourris", par nourrir l'impression de lois à plusieurs vitesses/lectures, ce qui fait le jeu objectif de l'abstention et des extrêmes. 

Dans une société qui pose l'argent comme le nouveau Dieu et la possession matérielle comme le seul objectif vers lequel tendre, comment le personnel politique pourrait être exemplaire en matière de financement de la vie publique ? L'élu n'est pas un saint, parce que l'électeur ne l'est pas non plus. Soyons lucides : il ne peut y avoir de moralisation de la vie publique sans levée de l'hypocrisie générale, face à l'argent, face aux passe-droits, face aux petits arrangements, face aux gesticulations de façade, face aux mensonges de campagnes électorales qui nient les problèmes et mentent sur les mesures qui seront finalement engagées. Ainsi la Justice pourrait-elle enfin porter ses efforts sur les vrais cas de délinquance et de criminalité qui polluent le quotidien du citoyen lambda.

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