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25 mars 2013

Livre blanc de la Défense : le choix entre une armée d'auto-défense et une armée au service d'une diplomatie indépendante

Contribution au débat Newsring sur les réductions budgétaires envisagées dans le cadre du prochain Livre blanc de la Défense :

La question est de savoir si l'Etat souhaite conserver peu ou prou les capacités de réaction d'une armée française de plus en plus sollicitée pour appuyer sa petite musique diplomatique et stratégique (Libye et Afghanistan hier, Mali et Centrafrique aujourd'hui..) et si le gouvernement Ayrault entend soutenir la filière industrielle de l'armement - l'une des dernières industries présentes sur le sol national, ou bien si la rigueur budgétaire doit tout emporter sur son passage, quitte à franchir un point de non-retour. La question centrale est de savoir si la France veut continuer à se considérer comme une puissance moyenne ou si elle prend le tournant d'une armée d'auto-défense, à la mode suisse ou japonaise. Car il faut bien comprendre qu'à un moment donné, à partir d'un certain seuil budgétaire, c'est tout l'édifice de la défense qui s'écroule : un militaire envoyé sur le terrain sans les munitions en quantité suffisante, sans les équipements de protection adéquats, sans des matériels fiables en bon état de fonctionnement, sans un support opérationnel en soutien, devient plus une cible de foire qu'un vecteur efficace de la politique étrangère et sécuritaire de la France. Il faut bien comprendre qu'un matériel, par exemple un aéronef, envoyé pour des missions de guerre sur un théâtre d'opération s'use plus vite que s'il était utilisé en entraînement, ce qui de facto réduit sa "durée de vie" initiale et pose la question des pièces de rechange, puis de son renouvellement.

En tout état de cause, le président Hollande, parce qu'il est le chef des Armées, doit prendre une décision claire qui soit logique par rapport aux objectifs qu'il a assigné aux personnels de la Défense et par rapport aux exigences demandées aux intervenants civils de la Défense nationale. En tout état de cause, les généraux doivent être en mesure de faire savoir aux citoyens à quelles conditions budgétaires et sous quelles contraintes matérielles les missions de sanctuarisation du territoire national et de projection des forces peuvent être ou non assurées. Rien ne serait plus désastreux que de faire croire aux citoyens et aux alliés partenaires de la France que notre pays disposera à l'horizon 2014/2019 de capacités militaires dont elle serait en fait dépourvues.

Pour ma part, et même si des économies marginales peuvent sans doute être réalisées, et même si une optimisation des moyens et/ou la création de nouvelles synergies sont toujours possibles, il serait hasardeux pour l'avenir autant que contradictoire dans la situation présente - puisque la présidence Hollande a repris à son compte la lutte contre le terrorisme international hors de nos frontières - que le prochain livre blanc diminue le budget alloué à la Défense nationale.

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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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