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Il y a comme un problème...
16 octobre 2012

Cannabis : la dépénalisation fait débat

Le nouveau couac entre Jean-Marc Ayrault et son ministre de l'Education révèle combien le premier ministre se sent fragile, pour ne pas dire illégitime, à conduire un gouvernement de façon apaisée et efficace. A se demander s'il ne fait pas un méchant complexe d'infériorité face à ses ministres du Top 5, Valls et Peillon en tête. J'ai donc pour lui la solution toute trouvée : interdire à son Top-5 de donner la moindre interview durant sa mandature et parler aux médias à leur place. En l'occurrence, M. Peillon - si j'ai bien suivi l'affaire - a exprimé un point de vue personnel sur une question posée. Parce qu'il a eu le courage ou le mérite de dire ce qu'il pensait sur cette question, JMA dégaine avec une belle vigueur médiatique son éternelle "solidarité gouvernementale", laquelle, dans sa bouche désormais, prend une tournure de diktat stalinien.

J'avoue que le pouvoir socialiste constitue pour moi un abime de perplexité. Sur deux sujets majeurs, le vote et la citoyenneté d'une part (via la loi sur le vote des étrangers), le mariage et le devenir de la famille (via la loi sur le mariage homosexuel) d'autre part, il entend refuser à la nation le droit légitime à exprimer son point de vue par le biais référendaire. Quant aux soi-disant débats sur ces deux sujets, ils sont biaisés dès le départ, tant ils sont soumis à la censure d'un politiquement/moralement correct (qui n'a pas lieu d'être) et à la pression de communautés activistes qui ne sont, à ma connaissance, pas représentatives de la population française dans son ensemble.

Sur la question de la dépénalisation du cannabis, ce pouvoir réfute aujourd'hui, avec l'intervention de Jean-Marc Ayrault, jusqu'à l'idée même du débat. Pourtant, les statistiques disponibles montrent que la consommation de drogues douces impacte tous les milieux sociaux, toutes les générations sans même parler des conséquences de ce phénomène sur les sphères familiale éducative, professionnelle et sociétale. Refuser le débat n'est pas la meilleure des manières qui soit de trouver une solution à ce que je considère comme une pollution sociétale potentielle, comme peuvent l'être les consommations d'alcool, de tabac et toute autre forme d'addiction dès lors qu'elles sont excessives. Le bon sens voudrait d'ailleurs que l'on se prononce moins sur la substance elle-même que sur la dose quotidienne admissible par la société au nom du risque, individuel ou collectif. A ce stade, la question porte moins sur la dépénalisation d'une substance que sur ce que ce débat pourrait nous apprendre sur le vivre ensemble dans la société contemporaine.

Mais pour revenir directement au présent débat, faisons un constat. Alors que le nombre de consommateurs, réguliers et occasionnels, semble augmenter chaque année, les forces de l'ordre n'opèrent quasiment jamais d'interpellation sur le seul motif de la consommation de cannabis, et quand bien même elle le font, les cours de justice ne sévissent pas. S'arc-bouter sur des règles ou des lois que l'on n'est ni en capacité, ni en volonté d'appliquer, où est la logique ? Et pour une fois, ces gens qui composent nos pouvoirs exécutif et législatif ne pourraient-ils pas arrêter leur hypocrisie de façade, puisque nombre d'entre eux ont reconnu par le passé "avoir essayé au moins une fois une drogue dite récréative" : ce sont donc des délinquants notoires qui nous gouvernent !

Dépénaliser la consommation du cannabis, n'est-ce pas avant tout se donner les moyens d'encadrer sa production et son réseau de commercialisation ? Refuser le débat, sans même préjuger de la décision finale qui pourrait être prise, n'est-ce pas surtout faire le jeu du lobby de la petite délinquance des quartiers ? A moins que cela soit le but avoué du gouvernement de ne pas perturber ces trafics qui font vivre des milliers de familles, alors qu'il est incapable de faire redémarrer la machine économique ?! Il n'y a rien de laxiste à organiser un débat pluraliste et ouvert, surtout de la part d'un gouvernement qui se dit aussi attentif à la nouvelle donne sociétale, qu'il s'agisse de la cause des immigrés non communautaires ou de celle des gays et lesbiennes

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