Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il y a comme un problème...
11 octobre 2012

JMA, un (premier) ministre de trop

Le site Newsring m'a sollicité sur la question de savoir si Jean-Marc Ayrault fait bien son job de premier ministre. Voici ma contribution au débat.

Il serait injuste de juger l'action de Jean-Marc Ayrault à l'aune de la situation économique actuelle, des hypothétiques résultats d'une politique à peine engagée ou des quelques décisions déjà prises, alors qu'il compte moins d'un semestre d'exercice du pouvoir.

Pour autant, force est de constater qu'il ne semble pas être le chef d'orchestre qui convienne ni à cette majorité en cette période de crise, ni à ce président "normal". Non seulement il n'a pas pu empêcher les nombreux couacs qui ont émaillé les premiers mois de sa gouvernance, mais la constance de sa posture consensuelle (ou bien est-ce sa personnalité profonde ?), le présente volontiers comme le maillon faible de l'exécutif tant il semble souvent transparent dans la gestion des dossiers, voire en retard sur l'action gouvernementale. C'est donc bien la méthode Ayrault qui est en cause ici et qui justifie ce vote négatif.

Or, à bien y regarder le personnage Ayrault ressemble étrangement au Fillon de la période 2007/2011. Alors qu'est-ce qui fait que l'actuel premier ministre semble promis à une disgrâce record dans les sondages tandis que son alter ego a été très longtemps au top des enquêtes d'opinion ?

De mon point de vue, MM. Fillon et Ayrault partagent une même absence de charisme politique. Ce fut un vrai avantage pour Fillon, perçu grâce à cela comme le contre-point positif d'un Sarkozy suscitant autant l'enthousiasme que la haine : les français bousculés par le style omni-présidentiel lui étaient gré de sa posture de gestionnaire et modérateur du Sarkozysme. A l'inverse, cette absence de charisme ou de démonstration de force de caractère est clairement une réelle faiblesse pour le premier ministre actuel.  Car le début de " la présidence normale" de François Hollande s'est caractérisé par une sous-présidence d'autant plus criante, contestable, voire coupable que la conjoncture exigeait du capitaine qu'il se tienne bien en évidence sur le pont du navire France dans la tourmente. De facto, JMA n'a jamais constitué ce contraste ou ce contre-point complémentaire (et bienvenu) à l'action présidentielle ; Hollande-JMA, c'est l'alliance de l'eau avec de... l'eau. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que M. Ayraul soit perçu négativement comme une copie carbone d'un président transparent, sans aucune valeur ajoutée à l'attelage gouvernemental. Le duo exécutif donne aux français l'impression de refuser la vague au lieu de la surfer, de tergiverser sur l'obstacle (après l'avoir officiellement ignoré durant la campagne) au lieu de l'affronter, de se chercher des raisons ou des excuses pour ne pas se mettre dans l'action sur les sujets qui comptent. Une preuve que les français ne comprennent, ni ne tolèrent cette attitude ? Hollande et Ayrault chutent dans les sondages alors que les ministres "actifs"-"réactifs", comme Emmanuel Valls, engrangent seuls des bons points. Tant que le duo exécutif jouera dans le même registre, JMA ne sera pas en mesure de faire du bon travail. Au mieux il sera inutile, au pire il sera encombrant.

Publicité
Publicité
Commentaires
Il y a comme un problème...
  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Il y a comme un problème...
Archives
Publicité