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Il y a comme un problème...
18 novembre 2011

De l'idée de responsabilité en politique

A la suite de la catastrophe de Fukushima, le Premier ministre en exercice avait pris la décision de suspendre son traitement, une manière d'endosser symboliquement la responsabilité de l'incident nucléaire et de ses conséquences. Certes, les pouvoirs publics japonais se sont révélés défaillants dans la gestion de la crise, comme ils avaient fait preuve de laxisme dans le contrôle du parc nucléaire. Pour autant, la responsabilité première de ce désastre industriel et environnemental est à mettre sur le compte de l'opérateur électrique qui a sous-estimé les besoins en infrastructures de protection, en matériels opérationnel et en formation de personnel qualifié. Dans le même temps, l'opérateur par qui le scandale est arrivé (TEPCO) annonçait le paiement de bonus princiers au profit de ses actionnaires et de ses salariés, les dirigeants étant les mieux pourvus bien évidemment. Quand on sait que les enfants qui vivent en périphérie de la zone interdite présenteraient déjà des problèmes thyroïdiens, on croit rêver devant tant d'indécence.

Hier, c'est le ministre de l'Environnement qui a annoncé renoncer à son traitement mensuel de 15.000 euros pour expier sa responsabilité dans une affaire somme toute très mineure dans les faits, mais trop sensible et symbolique au plan moral et politique. De quoi s'agit-il en l'occurrence ? Un employé du ministère a répandu sur un terrain vague à proximité de chez lui un échantillon de terres en provenance de Fukushima qu'un habitant avait expédié à Tokyo à fin d'analyses. Comme  ces dernières ne montraient pas de radioactivité plus importante que celle existant sur Tokyo, il avait "simplement" jeté l'échantillon dans la nature au lieu de le détruire. Face à cette défaillance mineure quant à ses conséquences véritables sur le milieu et sa dangerosité, la décision du ministre de tutelle est à la fois rigoureuse et représentative de l'idée que le peuple japonais se fait de l'idée de responsabilité. 

En France, cela fait bien longtemps que l'esprit de responsabilité n'évoque absolument rien pour nos politiques. Déjà le fait de leur demander de réduire leurs avantages et salaires relève quasiment du crime de lèse-majesté. Avec la crise, ils ont quand même accepté de "geler" leurs revenus alors qu'ils s'apprêtent à charger encore plus la barque de leurs concitoyens avec des impôts et taxes en tous genres. Quant à leur demander des comptes sur leur travail effectif, ou mieux sur leurs résultats, autant parler aux murs. En France, la classe politique, ministres en tête, se considère comme "jamais responsable", et bien sûr "jamais coupable". Alors comment nos responsables pourraient-ils assumer les erreurs commises par leurs subordonnés, alors qu'ils n'assument jamais les leurs ?!! Même l'expiation symbolique leur est totalement inconnue. Et quand la justice réussit à passer finalement par là, signe que la procédure judiciaire n'a pas pu être suffisamment ralentie, détournée ou vidée de toute substance, ils crient à l'injustice, au complot et ils reviennent par la fenêtre dès que l'occasion se présente.

Mais il y a pire... en Polynésie française où, alors que le chaos économique et social menace, les élus de l'APF ont, pour la plupart, une responsabilité directe à la chienlit qu'ils organisent, gèrent ou tolèrent pour en tirer bénéfice. Le fait que les "girouettes" et autres opportunistes continuent à percevoir salaires, avantages en nature et autres sucettes pour ne rien faire d'autre que pourrir la vie de leur concitoyens relève de l'irresponsabilité la plus totale. Que tant d'élus soient inutiles, c'est une vraie tare pour un Pays, qu'ils soient à ce point nuisibles, une faute majeure à corriger le plus rapidement possible.  

A l'heure où l'argent public doit être géré avec mesure et intelligence, il serait bon de couper dans les frais inutiles. Si on obligeait nos représentants à faire chaque année un point public de leurs activités pour la collectivité, si l'on se mettait à leur demander la même productivité qu'ils exigent des citoyens-travailleurs, il apparaîtrait vite que le pays pourrait se satisfaire de la moitié d'entre eux sans que cela ne change rien ou pas grand chose à la représentativité des citoyens dans les différents organes législatifs. Quand on voit les deux touristes polynésiens que sont les députés du Fenua au palais Bourbon, on se dit que l'on est en pleine hallucination puisque l'Etat a décidé qu'il fallait leur adjoindre un troisième larron. Et pourquoi pas un quatrième, pour leur permettre de jouer au tarot à la buvette de l'Assemblée ?!!!

Par son mode de fonctionnement actuel, notre démocratie a généré un système non seulement inefficace pour la gestion du pays, vu l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui, mais coûteux pour les finances publiques et surtout déresponsabilisant. Une profonde réforme s'impose. Vite...

 

 

 

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