Pass Sanitaire

Après le mensonge sur les masques ; après le raté du triptyque "Tester, Tracer, Isoler"; après le refus idéologique de réellement contrôler les frontières - à défaut de vouloir les "fermer"; après une politique erratique de confinements - déconfinements et autre couvre-feu ; après une première approche vaccinale illisible et tout au long d'une suite ininterrompue de décisions illustrant par l'absurde le manque total d'anticipation, et donc de stratégie, face à un virus finalement peu létal, le chef de guerre Macron a décidé de pourrir la vie des non-vaccinés en instaurant un "Pass sanitaire" prenant donc effet ce lundi.

Ce nouvel épisode désastreux de la série Covid, saison 4, ne constitue pas seulement un grave précédent dans l'enfoncement de la devise de la République française où l'on peine à voir ce que sera, demain, la "Liberté", "l'Egalité" et la "Fraternité" dans ce pays martyrisé et outragé par la Macronie. C'est tout simplement le plus contre-productif des outils susceptibles d'être mis en oeuvre contre l'épidémie Covid-19. A la différence des purificateurs d'air, des détecteurs de CO2 dans les lieux clos ; des traitements préventifs et de premier niveau ; des efforts à consentir pour un système de santé en déliquescence (rappelons au passage que l'hôpital public était en grève depuis des mois avant le début de l'épidémie, sans que le gouvernement ne daigne s'intéresser à des revendications soutenues par les chefs de service !) ; du ciblage personnalisé des personnes fragiles ; et au-delà d'une action présidentielle visant à une plus grande transparence sur les accords commerciaux entre les Big Pharma et les Etats, et  à une remise des brevets dans le domaine public afin que les pays les moins favorisés puissent participer à l'éradication effective des variants ! 

Parce que ce "Pass" est une illusion d'un point de vue de l'efficience sanitaire, dans la mesure où une personne vaccinée est susceptible de porter le virus et de la transmettre. Certes, des études scientifiques font état d'un risque moindre par rapport à une personne porteuse qui n'aurait pas été vaccinée, mais le risque est tout aussi réel. Aussi tenir un discours dans lequel le "Pass" est présenté comme une garantie pour "revivre normalement" dans des lieux clos ainsi "sécurisés" est un mensonge éhonté.

Parce que ce "Pass" ne permet en aucun cas de freiner la propagation de la fameuse 4e vague, ce "tsunami" dévactateur, avancé par certains qui, pourtant, montre déjà des signes de plateau. L'instauration d'une discrimination à l'entrée de tous les lieux publics, voire de certaines entreprises, n'aura aucune incidence, immédiate et à moyen terme, sur la circulation du variant Delta - et d'autres à suivre. Aussi, on peut s'interroger sur cette urgence à le faire appliquer quand moins de 37 millions de citoyens sont réellement vaccinés (1,2 ou 3 doses selon les vaccins). Quand on sait qu'un parcours vaccinal complet peut prendre jusqu'à 12 semaines - soit 3 mois pour les technos qui ne sauraient pas compter ! - ce "Pass" vaccinal qui ne dit pas son nom met, de fait, un grand nombre de français sur le bord de la route jusqu'aux abords des fêtes de la fin d'année. Pour ne rien dire des français de l'étranger qui, pas ou "mal" vaccinés, ne pourront bientôt plus revenir dans leur propre pays !  

Parce que ce "Pass" est un condensé d'absurdités, comme seule notre technocratie peut en accoucher, dans le droit fil des auto-autorisations de sortie en temps de confinement. Le "Pass" est obligatoire dans le TGV mais pas dans le RER. C'est vrai que les passagers sont beaucoup plus serrés dans les fauteuils réservés des Oui-Go que dans les couloirs bondés des transciliens ! (Avis à ceux de mes lecteurs qui ne pratiquent pas courramment l'ironie et le second degré, j'en suis fan pour ma part ! ). Il vaut obligation dans une échoppe peu achalandée, mais pas nécessairement dans certains grands temples de la consommation... Ce faisant, le gouvernement nous rejoue, en réalité, son fameux concept de lieux / activités / professions "essentiels" et "non-essentiels". Le "Pass" c'est pour tout ce qui n'est pas essentiel pour le gouvernement Castex. Or, depuis les Gilets jaunes, on a compris que policiers et gendarmes sont essentiels à la Macronie. Donc, ils sont exonérés de "Pass", histoire de ne pas les énerver. Ce qui est cocasse puisque le verbalisateur du cafetier et du client contrevenant n'est pas tenu d'être lui-même vacciné (ou testé négatif), ce qui devrait lui interdire l'accès au lieu du délit. 

Mal né, mal conçu et condamné à être arbitrairement appliqué dans la vie réelle, le "Pass" sanitaire n'est que le gros bâton destiné à forcer tous les français à se faire vacciner. Sauf qu'en attendant, cette obligation vaccinale qui avance masquée entrave des millions de citoyens dans leur vie quotidienne. Personnellement je préférerais que les forces de sécurité soient déployées à l'encontre des menaces terroristes et contre les criminels et autres délinquants qui font exploser les statistiques officielles (pourtant minorées par les autorités) plutôt que d'être à nouveau mobilisées les samedis de manifestation "anti-Pass" et sur les terrasses des bars restaurants.

Et on ne le répétera jamais assez : il est faux de laisser entendre, comme le Tik-tokien Manu de Brégançon, qu'un non-vacciné fait courir un risque létal à un vacciné. Ou alors c'est reconnaître que le vaccin ne vaut rien en l'occurrence ! Alors que signifierait cette hystérie vaccinale, sinon une volonté d'écouler des stocks et des commandes en cours pour le plus grand bénéfice des actionnaires de Pfizer et consorts, comme Bill Gates "le philanthrope"!? Après le scandale de Remdesevir, orchestré par la Commission de Bruxelles, rien ne saurait plus nous étonner, à dire vrai.

Et non, un non-vacciné n'est pas un pestiféré ! Il n'est pas plus un danger potentiel qu'un vacciné ignorant de son état réel puisqu'en l'absence de symptômes graves, celui-ci ne se teste plus, au motif qu'il se croit définitivement "non porteur" et "non transmetteur". Un non-vacciné n'est pas automatiquement un contaminé ou un malade ! Il n'a pas à être un sous-citoyen quand un vacciné demeure, dans le même temps, une menace sanitaire potentielle.  

En lieu et place de ce "Pass", le gouvernement aurait été mieux inspiré de se porter à la rencontre des cibles préférentielles du virus (personnes âgées et/ou avec facteurs de comorbidité) et de se rappeler que la vie est une maladie létale, au bout du compte ; que l'expression "sauver des vies" n'a, en vérité, aucun sens. Qu'il faudrait plutôt parler de préserver des années de vie potentielles, ce qui reste très hypothétique une fois passé les 80 ans !

Et qu'au lieu de compter les morts "du ou avec le Covid", il conviendrait de faire la somme des années de vie réellement perdues au cours de ces derniers 18 mois, le seul point de vue statistique qui vaille en l'occurrence.