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5 mars 2019

Macron et l'Europe : la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf

     Emmanuel Macron est sur tous les fronts : occupé dans les débats en province à restaurer son image en jouant au comédien ambulant faisant un one-man-show ; dans les médias européens pour lancer sa campagne LREM pour l'élection du 26 mai ; et sans doute parfois à l'Elysée, focalisant sur son plan de marche forcée dans la perspective du scrutin de 2022.

     Comme son ex-meilleur ami Donald Trump, Emmanuel Macron a compris qu'il était bon, mais uniquement en paroles, comme tout bonnimenteur de foire qu'ils sont l'un et l'autre. Excellents, voire irrésistibles dans la conquête du pouvoir, mais totalement nuls dans  son exercice effectif à la tête du pays, notamment parce qu'ils sont largement isolés ou très mal entourés. C'est donc la stratégie de la campagne permanente qu'il a théorisé, après avoir constaté le succès de l'entreprise Trumpienne outre-Atlantique. S'appuyer sur un socle de fidèles adorateurs à hauteur de 25% lui suffira pour emporter la mise de 2022, face à n'importe lequel de ses opposants du moment : Marine Le Pen, toujours plombée par son plafond de verre, Jean-Luc Mélenchon, dynamité par le contre-exemple de Caracas et ses emportements anti-républicains, et les deux arlésiennes de la Droite et de la Gauche de "gouvernement" : le PS est toujours dans les limbes tandis que LR, un parti fantôme sans leader, sans ligne, sans vision et sans stratégie, est pétri de divisions fratricides et de tentations gouvernementales. Emmanuel Macron bétonne donc ses acquis électoraux, continuant son pillage du centre-droit en adoptant une posture d'ordre et  donnant des gages financiers aux bénéficiaires de ses largesses de mondialiste ultra-libéral, les premiers de cordée et autres bobos des grandes agglomérations.

     Depuis la fin 2017, la France n'a plus de président de la République, cette incarnation censée représenter l'ensemble du peuple français. Elle a, à sa tête, un petit chef de clan, qui s'était déjà dévoilé en juillet dernier à la Maison de l'amérique latine ("Qu'ils viennent me chercher !") et qui, d'affaires embarrassantes en arbitrages de gestion en eau de boudin, n'en finit plus de protéger les siens au lieu de chercher à diriger une nation pour assurer le mieux-être du plus grand nombre possible. Pouvait-il en être autrement ? Bien sûr que  non : LREM est un parti sans âme, sans ossature, sans projet en dehors de son chef Jupitérien. Et la philosophie Macronienne n'existe pas, puisqu'en dehors de quelques orientations économiques et financières inspirées par les géants de la Wold Economy, c'est le vide sidéral : pas de politique étrangère indépendante, à l'image de tout ce qui concerne le régalien, plat et insipide ; incantations vaines, voire ridicules au plan européen, pas de ligne directrice, aucune vraie conviction...

     Sauf que Jupiter a dû descendre de son Olympe et que, n'étant plus roi en son royaume, largement jauni par le gilet des manants occupant les chemins du prince, Emmanuel Macron se rêve désormais en président de l'Europe. Avec les intellectuels qui accèdent aux délices du pouvoir (et quels pouvoirs pour un Président de la cinquième République !), la tentation dictatoriale n'est jamais loin. Le Bonaparte d'Amiens peine à dissimuler ses envies napoléoniennes !

     La bête de concours (et non la bête de Somme ! ) est  un prototype de compétition uniquement fait pour la conquête, et qu'importe que ses succès, là où il passe, se doublent de la désolation de la terre brûlée : les derniers fleurons industriels de la France sont là pour en témoigner : comme conseiller de Hollande puis comme ministre de l'Economie, il est clair que l'intérêt national est, pour lui, sans aucun... intérêt et que sa vision stratégique, y compris dans son domaine de prédilection, est largement déficiente (tactique des droits de vote chez "Renault" qui a joué dans la réplique "Ghosn" de Nissan par exemple).

    Emmanuel Macron avait fait du sursaut de la politique européenne le fer de lance de son projet politique de 2016/17. Il le clamait haut et fort, devant les drapeaux français et européen, lors de ses transes de meeting de campagne : on allait voir ce qu'on allait voir ! Avec lui, le couple franco-allemand allait casser des briques, la relance de l'Union procurerait richesses et emplois ! Sans doute s'en était-il lui même convaincu. Sauf que dès le premier sommet de juin 2017, le fier-à-bras est revenu à Paris en con vaincu. Vaincu par les réserves d'Angela Merckel d'abord, puis contrarié par l'expression des votes populaires dans certains pays et enfin enlisé par l'immobilisme de la technostructure de Bruxelles qu'il défend pourtant bec et ongle.

     En multipliant sa présence médiatique à l'échelle de l'UE, Emmanuel Macron se veut le hérault d'un européanisme qui, depuis trente ans, a failli à organiser la protection des populations et des industries nationales et européennes, ainsi qu'à donner un cadre de développement politique et social conforme aux ambitions légitimes et aux forces économiques de ce continent. En jouant depuis dix-huit mois sur le registre du héros démocrate contre les vilains populistes, il a intentionnellement instrumentalisé le scrutin à venir, uniquement pour servir les intérêts de LREM en France. Avec son arrogance bien française, il y a fort à parier qu'il nous rejoue simplement le rôle de la Grenouille, dans la fable de La Fontaine. En espérant que les médias européens se montrent aussi charmés et complaisants que ceux qui ont fait son succès en France en 2017.         

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Commentaires
B
oh...👍👏💋
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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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