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Il y a comme un problème...
27 novembre 2013

Faut-il remanier le gouvernement ?

Ce serait pure illusion que de croire à cet autre "choc" du Hollandisme, un choc censé viser le peuple mais qui ne serait q'un non-évènement supplémentaire, intéressant surtout le microcosme politique. Non, il n'y aura à attendre d'un remaniement ni état de grâce, ni sursaut de popularité, autre que marginal et essentiellement parce que les niveaux actuels de satisfaction sont d'ores et déjà à leur plus bas structurel. D'abord parce que le citoyen informé n'est plus dupe : ce n'est plus le ministre qui engage une politique, mais sa haute administration avec laquelle il doit composer, mais les circonstances, mais la réalité des marchés, mais les décisions prises à l'échelle de l'Europe et du monde. Ensuite parce que le pouvoir socialiste ne dispose pas d'un vivier suffisant à pourvoir des ministrables qui, aux yeux de l'opinion, auraient une compétence, une légitimité au poste et un charisme personnel pouvant faire la différence. Quand on bâtit une équipe gouvernementale avec à l'esprit "l'équilibre des courants" et la fraternité énarchique en lieu et place de l'obligation de la performance, on ne peut s'attendre à une quelconque solidarité interne, encore moins à une certaine efficacité des individualités. Les observateurs de la vie politique n'ont pas suffisamment souligné à mon sens toute l'incongruité de faire cohabiter MM. Moscovici et Montebourg dans le ministère-clé de tout pays en crise, celui de Bercy. Et quand on se rappelle que celui qui, de fait, y "tenait la baraque" n'était autre que le fraudeur du Budget Cahuzac, il est clair que dès le mois de juin 2012, la faillite de cette présidence Hollande était sur les rails.

Il serait illusoire de croire que le jeu de chaises musicales suffiraient à redonner de l'autorité à la fonction présidentielle telle qu'incarnée par François Hollande. La nature de l'homme et le mode de fonctionnement du politique font de ce dernier un personnage d'Etat incapable d'imprimer sa marque dans un régime pourtant monarco-présidentiel. Ce n'est donc pas un lifting gouvernemental qui lui apportera cette autorité et ce charisme qui lui font défaut et à travers lui, défaut à la France. En réalité, François Hollande est un pur produit du parlementarisme façon IVème République, raison pour laquelle il a pu survivre et prospérer dans l'appareil socialiste, raison pour laquelle il pourrait être le fossoyeur de la Vème.

Pour qu'un remaniement ait un sens, il faudrait qu'il soit annonciateur d'un tournant politique et qu'il soit incarné par un premier ministre reconnu pour ses convictions et son autorité. Finie la copie carbone incarnée par un Jean-Marc Ayrault, bienvenue à "Super-Matignon". Ce faisant, on voit bien que les institutions de la Vème République seraient renversées, avec un président spectateur en phase de cohabitation dans son propre camp ! Et d'ailleurs cela ne vient-il pas de se produire avec la "surprise" Ayrault sur la remise à plat de la fiscalité ?

Un remaniement avant les scrutins de 2014 est improbable, le premier ministre venant de sauver fort opportunément sa tête avec son initiative fiscale, sur laquelle je ne manquerai pas de revenir. Il aura donc lieu après le choc du scrutin européen. Mais il n'apportera pas la planche salutaire évitant la noyade de la présidence Hollande face à l'opinion publique. Sauf pour Hollande à ouvrir sa politique de social démocrate à l'alliance Modem-UDI, en admettant que MM. Bayrou et Borloo acceptent le risque de se griller avec lui et une frange du PS à deux ans de l'échéance présidentielle de 2017. Quand on constate que dans la plupart des pays impactés par le crise, les politiques arrivent à former des gouvernements d'union nationale - y compris en Allemagne alors que la chancelière est sortie majoritaire dans les urnes ! - on comprend combien la France politique devrait rabattre de son arrogance pour apprendre de ses voisins en terme de vie démocratique. Mais bien entendu une telle coalition n'a aucune chance de voir le jour en France : quand la politique est un métier, il est illusoire de croire à la prééminence du bien général dans l'esprit corporatiste.

 

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