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Il y a comme un problème...
4 février 2019

Référendum au 26 mai ? Un piège à cons

     Si le président de la République organise un référendum à l'image des questions rapides figurant sur le site Internet dédié au grand débat, il y a fort à parier que son initiative de sortie de crise débouchera sur une véritable catastrophe sociétale. Entre des questions binaires qui induisent automatiquement la seule réponse sensée et les choix multiples qui enferment dans des logiques prétablies répondant à d'obscurs desseins, il ne paraît pas concevable, et moins encore acceptable, que la voie référendaire serve de prétexte à justifier des choix financiers, économiques ou politiques déjà entérinés par l'exécutif. Une consultation référendaire n'a de sens que si elle a pour vocation de trancher une question préalablement débattue devant les citoyens et dont les implications ont été clairement établies ; ce ne doit pas être un blanc-seing adressé au pouvoir exécutif pour légitimer une action future dont les électeurs ne sauraient rien au moment de leur vote !

     Comme à chaque fois qu'il a été mis en difficulté, ce pouvoir jupitérien se refuse à prendre ses responsabilités en cherchant une échappatoire indigne du fonctionnement de nos institutions. A sa prise de fonction, Emmanuel Macron disposait pourtant de tous les atouts qu'un président de la Cinquième république puisse rêver : une large majorité parlementaire, un aperçu exhaustif de l'état réel du pays, avec les contributions recueillies par les Marcheurs, une connaissance de l'intérieur sur l'état réel des finances et des engagements pris par la mandature précédente - dont il avait été un rouage important ! -, une rare atonie des oppositions disloquées et sans leadership, un large discrédit affectant les mots d'ordre syndicaux radicaux, une presse politique sous le charme et une opinion publique attentiste, voire plutôt favorable, ne demandant qu'à être convaincue ! Qu'en a-t-il fait ?! S'il ne peut être rendu seul et unique responsable des trente années qui viennent de s'écouler, il ne peut s'exonérer à bon compte de la façon dont il a exercé le pouvoir au cours des dix-huit derniers mois !

     Lui seul s'est isolé des représentants des édiles locaux, pourtant largement Macron-compatibles au départ ! Lui seul a théorisé et mis en pratique sa mise en orbite sur son Olympe ! Lui seul a décidé de se détourner de sa base "idéologique" de campagne, prétendant à plus d'horizontalité et plus de proximité dans l'exercice du pouvoir ! Lui seul a pris le parti, par ses petites phrases, de cliver la société, bien plus profondément encore que le tant décrié Sarkozy ! Lui seul s'est voulu acteur principal, voire acteur unique, et metteur en scène et producteur de son quiquennat ! 

     Une sortie référendaire précipitée, mal préparée et non étayée, qui se retrouverait accolée au vote européen du 26 mai, présente toutes les caractéristiques de la fausse bonne idée, et pour dire les choses crûment, du vrai piège à cons, aux conséquences dévastatrices à moyen terme !         

 

 

 

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Commentaires
Z
Évidemment pour nuire au résultat des européennes, il n'y a pas mieux que de "groupir" avec le RIP (Référendum d'initiative présidentielle)... Notre illusionniste n'a pas perdu la main... Il l'a même reprise...<br /> <br /> Bonne soirée
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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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