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Il y a comme un problème...
29 mars 2012

Echos de campagne

Il est des jours où l'actualité, même en période de campagne électorale, est relativement calme ; il y a des jours, comme aujourd'hui, où elle part dans tous les sens au point qu'il est difficile de choisir parmi les sujets potentiels. Aussi je vais inaugurer ce soir le post "réactions".

Affaire Merah : personne ne souhaite accueillir la dépouille du jeune terroriste, qui sera finalement  inhumée dans la ville de sa double tuerie, malgré les réticences de son premier magistrat. Dans ces circonstances, un "repos éternel paisible" est très loin de lui être garanti. A l'évidence, son repris de justice de père est beaucoup plus diligent et efficace à organiser son abjecte mise en cause de l'Etat français pour la mort de son assassin de fils qu'à intercéder auprès des autorités de son propre pays, l'Algérie, pour l'enterrer. Ce volet judiciaire accessoire risque d'ailleurs d'être explosif, au propre comme au figuré, dans la mesure où l'avocate algérienne a manifestement décidé de plaider son affaire par médias interposés. En laissant tomber des insinuations que personne ne sera en état de réfuter avant la tenue d'un procès d'ici quelques mois, cette professionnelle de la défense des dossiers terroristes allume des contre-feux qui ne feront qu'exacerber les tensions entre une France qui redoute une montée de l'islamisme sur son sol et une communauté maghrébine prise en otage dans une affaire qui la dépasse forcément. Il y a fort à parier que nous n'en ayons pas fini avec l'abject et le sordide avec cette affaire Merah.

La République d'Ubu  : une jeune Rom de 18 ans a été célébrée au concours des meilleur(e)s apprenti(e)s de France au palais du Luxembourg. Les sincères félicitations s'imposent, d'autant plus que, pour en arriver là, elle a dû travailler bien plus dur que les autres compte tenu des circonstances. Car voilà, c'est une jeune fille "sans-papier" que la République distingue sous les ors du Sénat, et ce n'est pas une première, une autre Rom "clandestine" ayant eu droit aux mêmes honneurs l'an passé ! La République distingue donc une personne qu'elle devrait, conformément à la loi, faire expulser du territoire national puisque sa famille n'a aucune autorisation à y séjourner. En tant que citoyen lambda, cette situation m'interpelle car je ne comprends pas comment on peut être un "clandestin" officiellement reconnu. Prenons l'exemple de cette famille entrée illégalement en France en 2005. Les parents n'ont pas de titre de séjour, mais ils peuvent scolariser leur(s) enfant(s). Ils n'ont pas de titre de séjour, mais ils peuvent avoir un travail officiellement déclaré. Ils n'ont pas de titre de séjour, mais ils payent tout à fait normalement les impôts locaux de leur logement locatif, voire l'impôt sur le revenu. Comment ce genre de situation peut-il être possible et acceptable au niveau du seul bon sens, à l'heure de l'informatique et des bases de données ? A l'évidence, et cette distinction le prouve, cette famille est parfaitement intégrée, socialement parlant ;  pourtant les parents sont systématiquement déboutés de leur demande de régularisation ; mais ils ne sont pas expulsés pour autant. Entre les clandestins expulsables et les immigrés titulaires d'une autorisation de séjour, il semble qu'il y ait donc une catégorie intermédiaire, celle des illégaux permaments tolérés. Pour la préfecture, cette famille n'a pas le droit d'être là et dans le même temps le Sénat honore la fille à "l'illégalité reconnue". Où est la logique dans cette histoire ? Comment une telle histoire peut-elle se répéter, année après année ? Le seul constat qui s'impose ici est que la République est schizophrène et qu'il n'y a aucune cohérence dans le fonctionnement de ses diverses administrations. Ce n'est pas tant de l'ordre qu'il faut remettre dans la maison France, qu'une bonne dose de logique dans son fonctionnement. Bien sûr, je n'ai ni les tenants, ni les aboutissants de ce dossier de régularisation, mais vue de l'extérieur, cette situation ubuesque couvre la République de ridicule. J'espère que cette distinction de meilleure apprentie de France permettra à cette famille de disposer du statut qu'elle mérite en regard de cet excellent travail d'intégration accompli.

Venant juste après une commentaire sur l'affaire Mérah, j'aimerais ajouter qu'en France coexistent des familles étrangères sans statut légal qui ne cherchent qu'à s'intégrer à la République et ce faisant elles apportent une valeur ajoutée certaine et à l'opposé, des "familles françaises aux origines étrangères" qui ne travaillent qu'à la désintégration de la nation qui les a, un jour, accueillies. Vous ne voyez pas un problème, là ? Moi si, et un gros qui ne peut que faire le lit de l'extrêmisme politique, à un moment ou à un autre. Il serait temps pour les démocrates de s'en emparer, avant que cela ne mine définitivement notre société.

 

Echos de campagne :

Nicolas Sarkozy se pronostique une bonne surprise au soir du 6 mai 2012. Le candidat tonique pense pouvoir faire oublier une présidence tarée d'un bilan très mitigé. Mais deux facteurs économiques vont jouer à plein chez les indécis : les chiffres du chômage et le prix de l'essence. Pour le premier, il n'y a pas grand chose à faire, et le facteur est nettement défavorable pour le président sortant. Pour le second, je ne doute pas qu'un "effort" va être demandé aux pétroliers pour faire baisser le prix des carburant à la pompe d'ici quelques jours. Si vous pensiez faire le plein demain, attendez encore quelques jours ça va baisser... Et si ça ne baisse pas, dites-vous que les pétroliers ont d'ores et déjà acquis la conviction que M. Sarkozy ne sera pas reconduit à l'Elysée.

Sarkozy au plus haut dans les sondages : il recueille le fruit de sa gestion de la crise "Montauban-Toulouse" et de son dénouement. Les français ne doutent pas de sa capacité à prendre des décisions et à être "décisif" en période d'extrême tension. D'ailleurs il n'est jamais aussi bon qu'au milieu d'un gros coup de vent ; c'est dans la gestion en sortie de crise que cela pêche, les paroles n'étant pas suffisamment mises en musique. Le général est bon mais l'intendance ne suit pas... c'est donc sa faute. Finalement, son duo quinquennal avec Fillon n'aura pas été si pertinent pour préserver ses intérêts dans la perspective de sa réélection. Le premier ministre n'a pas su être le relais efficace de l'omni-présidence en compensant, par une approche méthodique et rigoureuse des dossiers, la mitraille verbale de l'hôte élyséen. Il n'a pas su imposer à ses ministres un suivi des mesures prises et une plus grande cohérence dans la démarche gestionnaire, ou à défaut dans la communication gouvernementale. Obnubilé par le tableau de marche des réformes à mener, François Fillon en a oublié de s'appliquer à lui-même cette culture du résultat que l'Etat- Sarkozy entendait instaurer à son administration.  C'est une chose pour un premier ministre de ne pas vouloir entrer en compétition frontale avec son président, c'en est une autre de se comporter uniquement en simple vassal. François Fillon n'aura pas trouvé le juste milieu, mais il faut convenir que Nicolas Sarkozy ne l'y a guère aidé. 

François Hollande ronronne son programme ; il sait se montrer offensif, mais son style, tout en "calmitude", détonne face à l'énergie de ses deux concurrents directs, Mélenchon à sa gauche et Sarkozy à sa droite. Hollande cultive un style qui ne sied pas à l'image que se font les français de leur leader. Après l'agitation de l'omni-présidence Sarkozyste, il a certes fait le pari du contre-pied pour faire la contre-balance en terme d'image, mais c'est aussi parce que ce rythme un peu mou lui correspond bien plus quoi qu'il en soit. C'est pour moi une évidence que M. Hollande n'a pas l'étoffe pour incarner la République. S'il ne fait aucun doute qu'il en a les capacités au plan intellectuel, il n'en a pas les qualités en revanche, en terme de personnalité : ministrable, assurément, premier-ministrable, possible, mais cela s'arrête là. Le bilan de M. Sarkozy est très contrasté et c'est vrai qu'il est légitime de se demander pourquoi M. "Bonnes idées toutes les 5 minutes" ne les a pas mises en oeuvre durant son premier quinquennat, l'alibi des "crises" ne pouvant pas tout exonérer dans ses choix présidentiels. Mais ce bilan serait carrément négatif si au 6 mai c'était le tandem Hollande-Mélenchon qui emportait la mise. Parce que là, pour le coup, la France aurait un vrai problème...     

 

 

 

            

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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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