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Il y a comme un problème...
6 février 2019

Rapprochement Alsthom-Siemens : le non de la Commission tue le ferroviaire européen

     S'il devait y avoir un argument, un seul pour voter le non aux européistes convaincus (quel joli adjectif, si prémonitoire, con et vaincus !) en mai prochain, cela serait "Vestager". En effet la commissaire à la concurrence de la Commission européenne a pesé de toute sa pugnacité afin d'empêcher le rapprochement entre Alsthom et Siemens, branche du transport ferroviaire. L'équipe Juncker entend conclure son merveilleux bilan ainsi, juste histoire de laisser le champ totalement libre au TGV chinois sur les marchés de l'export, hors Union européenne, mais aussi au sein de cette Europe passoire qui n'a de cesse de se présenter pieds et poings liés à la féroce concurrence des sociétés chinoises et moyen orientales, largement subventionnées par leurs Etats respectifs, mais aussi américaines, bien protégées par le bouclier fédéral bâti sur les lois touchant à la sécurité nationale.

     Voici un nouvel exemple de cette Union qui ne saurait fonctionner puisqu'elle s'impose des règles du jeu que ses concurrents n'ont aucune envie et aucun besoin de suivre ! C'est un comportement suicidaire ! La compagnie Emirates taille, sans vergogne, des croupières à l'alliance Air France-KLM ou à Lufthansa sur les vols longs courriers en proposant un rapport qualité / prix imbattable, puisque les pétrodollars émirati épongent les dettes pour assurer l'équilibre financier, année après année. Quel crâne d'oeuf trouve logique qu'une liaison Paris / Mexico assurée par Air France puisse être plus cher que le même vol Emirates, qui effectue un crochet en prenant la direction opposée pour rejoindre son escale obligatoire sur Dubai !! Hallucinant ! Et après, le même technocrate nous parlera de ce diésel honteux, mis dans nos voitures de travailleurs pauvres, qui met en péril le climat et la planète !  Et faire le double de kilomètres avec un avion qui détaxe son kérosène à Paris, ça lui parle, à l'intellectuel !?

     C'est comme pour les autoroutes françaises : attirbuer des concessions au secteur privé, n'est-ce pas assurer des monopoles de fait sur les voies rapides ?! Des rentes d'argent frais racketé aux usagers, sans d'autres choix concurrentiels, sauf à se traîner entre 50 et 80 km/h sur le réseau secondaire ! Non seulement l'affaire fut juteuse pour les sociétés concernées, puisque la valeur de concession a été bradée (au point de se demander si certaines personnalités ou partis politiques n'ont pas bénéficié de quelques commissions occultes !), mais les frais d'entretien avancés par elles pour justifier des augmentations de tarif ne tient pas la route - c'est le cas de le dire. En effet, ces géants du BTP sont à la fois le client et le fournisseur de ce business entre soi, via un jeu de filiales : autrement dit, puisque les marchés privés sont dispensés d'appel d'offres, c'est l'argent de Vinci autoroute qui va dans la poche de Vinci TP quand il s'agit de jeter de nouveaux ponts ou de refaire l'asphalte au meilleur prix pour Vinci Groupe ! CQFD ! Point la peine de négocier durement sur le tarif de l'asphalte au kilomètre puisque c'est l'automobiliste qui paiera la note ! Il suffisait de l'inventer !

     A la vérité, l'Europe n'a réellement fonctionné que lorsqu'il s'est agi de monter des projets industriels de grande envergure, dans l'aéronautique ou dans le spatial par exemple, ou quand il a fallu remettre le secteur de l'énergie et de l'agriculture en route ! Tout n'était pas parfait, mais ces coopérations entre des économies nationales sur des objectifs limités mais accessibles avaient du sens autant qu'elles relevaient de stratégies clairement identifiées. Depuis que la technostructure bruxelloise a pris les commandes du navire Europe, l'Union est une machine à perdre, dicteuse de normes, limitant les synergies, se fourvoyant dans une mondialisation perdante ! D'autres grands projets pourraient voir le jour demain, mais il ne saurait être piloté par une Commission d'administrateurs sans talent ni vision, sauf à tourner à la catastrophe, une fois encore !

     Aujourd'hui la Commission vient de sceller l'avenir du ferroviaire français et européen. Les trains de demain seront chinois et canadiens, qu'on se le dise ! 

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