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Il y a comme un problème...
10 décembre 2016

NDDL, piège à haut risque pour le futur locataire de l'Elysée

Le vainqueur de la présidentielle de 2017 est d'ores et déjà prévenu : un joli cadeau de bienvenu aura été laissé à son attention par la présidence Hollande. Vous me direz qu'on est à l'époque des fêtes de fin d'année, et que cette attention pourrait donc se justifier. Mais l'ironie du propos ne changera pas la réalité de la donne : le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes sera toujours sur les bureaux ministériels au lendemain du 7 mai 2017 puisque Manuel Valls a déserté Matignon pour satisfaire ses ambitions présidentielles au lieu d'acter ses engagements répétés quant à l'évacuation de la ZAD et au démarrage des travaux et que son successeur ne prendra pas aucune responsabilité sur ce dossier.

A ce stade, il importe peu de disserter à n'en plus finir sur le sexe des anges au-dessus de cette zone humide, "si unique et si riche". L'utilité de l'infrastructure aéroportuaire fera toujours débat dans un pays qui s'est toujours vécu dans l'antagonisme de deux camps irréconciliables, "pour et contre", "droite et gauche", "républicain et monarchiste", "européen et souverainiste", "résistant et collabo" etc... dans des proportions souvent égales, ou presque. En France, nation de râleurs patentés et de professionnels pour contourner les sytèmes à leur profit, il est illusoire d'envisager une concertation équilibrée ou un gouvernement d'union nationale. Au pays de Descartes, les choses se doivent d'être carrées, rangées dans des boites dûment étiquetées aux parois parfaitement étanches.

Si l'on peut effectivement considérer que le fond de ce dossier est vicié, puisque mal né sur des fonds baptismaux prévus à l'origine pour un avion - le Concorde - qui n'est plus en service depuis longtemps, le vrai problème porte sur la forme que celui-ci a pris durant la présidence Hollande. Rappelons-nous de ce Premier ministre, juge et partie dans l'affaire, puisque élu nantais, ou  de cette ministre de l'Environnement (et des Transports) adepte des couacs pour dire son opposition à un dossier gouvernemental ! Que dire de M. "coup-de-menton", aujourd'hui candidat de la primaire socialiste qui n'a jamais perdu une occasion de montrer ses muscles, comme pour mieux révéler son impuissance chronique à agir ! Et ce président de la République qui, adepte des commissions-voies de garage, en appelle à un référendum sans intention aucune d'en faire appliquer le résultat !

Oui, c'est la forme qui doit préoccuper ici, car c'est la démonstration qu'un Etat faible se fait l'otage de petites minorités agissantes, que la loi républicaine n'a aucune valeur intrinsèque et que le droit, fondement des rapports dans toute société civilisée, s'efface devant l'activisme organisé.

Oui, c'est la forme qui doit préoccuper, car ce dossier est le symbole de ce que les petites compromissions, les manoeuvres dilatoires et les renoncements à répétition pourrissent les situations, au point que ces dernières deviennent ingérables. Il est annociateur aussi de ce qui attend la France face à la question migratoire, quand le millefeuille judiciaire, la pléthore des recours devant les juridictions administratives et judiciaires, françaises et européenne, voire internationale, allonge les délais, multiplie les appels et renvoie les décisions finalement applicables aux calandes grecques !    

Ces manquements au droit et au devoir de l'Etat créent des précédents sur lesquels l'activisme peut alors plus facilement mobiliser. Il n'y a que les idéalistes désespérés qui se battent pour des causes perdues d'avance ; mais quand la victoire est envisageable, alors le rêve est légitimé, c'est le monde de tous les possibles, y compris la dictature de quelques-uns sur la masse de tous les autres.

Nul doute que ce cadeau empoisonné ne sera pas le seul que laissera l'ex-président normal à son successeur. Le problème est que celui-là constituera un marqueur immédiat de la volonté du nouveau pouvoir à inscrire son projet dans l'action, ou dans le renoncement. Face à des activistes très déterminés, le risque est majeur de voir les opérations de police, si préparées et maîtrisées qu'elles soient, se solder par la mort d'un ou plusieurs manifestants. Une présidence nouvelle peut-elle s'ouvrir dans le sang ?!

Le prochain quinquennat a déjà du plomb dans l'aile, merci M. Hollande ! 

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  • Un regard décalé sur l'information du moment, des analyses originales sur les sujets d'actualité, un point de vue dérangeant qui pose de vraies questions sur notre société et son mode de fonctionnement.
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