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Il y a comme un problème...
15 juillet 2016

Assez de posture, des actes !!

Depuis le fameux "nous voyons le bout du tunnel" de la période Giscard au "ça va mieux" Hollandais, la France n'a eu de cesse d'être gouvernée par des dirigeants adeptes de la méthode Coué, avec un optimisme jamais démenti qui, au bout du bout, aura généré 3.5 millions de chômeurs, autant de précaires, et contribué à ce que les électeurs se détournent largement des bureaux de vote.

Avec Sarkozy, le pays avait connu une période magique où l'annonce d'une mesure se suffisait finalement à elle-même, ce qui occasionnait des discours en copié-collé puisque la tonitruante annonce était rarement suivie d'effet, et donc de faits. Mais c'était une autre époque, où la bataille était avant tout économique dans une mondialisation en marche.

Le règne normal de François Hollande a instauré le niveau maximal de l'exercice de communication politique, celui de la posture. Et il n'y aurait rien à redire à cela si, comme ces prédécesseurs, il s'était borné à la sphère politicienne et économique. Mais le chef des armées s'est révélé un constant va-t-en-guerre, tenté d'oublier dans les opérations extérieures les nombreux déboires de ses politiques sociales et économiques, sans même parler des scandales politiques et ses soucis de majorité. Il a ainsi multiplié les actions au Moyen-Orient et en Afrique, non qu'elles n'aient pas fait sens d'un point de vue humanitaire ou stratégique, mais sans aucune vision globale et surtout sans aucune montée en puissance de l'adéquation entre outil militaire et affectation de missions. Or, en matière de diplomatie comme en matière militaire, la posture ne saurait constituer un viatique acceptable pour un exécutif responsable.

Une petite parenthèse avant de continuer : qui prend la peine de rappeler dans nos médias que nombre d'intellectuels (donc de gauche), parfois relayés sinon soutenus par des membres de la majorité socialiste, appelaient les jeunes fragilisés de nos banlieues, bi-nationaux ou de confession ad hoc, à s'emparer des printemps arabes pour aider les peuples locaux à l'instauration de la démocratie au Maghreb ? Qui ose se souvenir des mêmes qui militaient pour un volontariat à combattre par les armes la dictature du régime Assad ? Silence radio. Pourtant, ceux-ci - et tous les autres qui, en responsabilité, se sont tus - sont primo-responsables de cette vague jihadiste dont nous subissons désormais le reflux !

Donc François Hollande gouverne aux affaires de sécurité et de défense comme il le fait en politique politicienne, tout en posture, bien secondé en cela par son premier ministre "poing fermé-coup de menton". Et l'on voit le résultat, désastreux.

Puisque le Parlement va, une fois encore, se saisir de la prolongation de l'état d'urgence, largement devenu inutile puisqu'une loi sécuritaire, récemment votée, est censée avoir intégrée les principaux dispositifs dans la législation normale, pourquoi ne pas répondre devant la représentation nationale aux seules questions qui comptent ? Car faut-il le rappeler, la première mission régalienne de l'Etat, son devoir absolu, est de garantir la paix et la sécurité de ses ressortissants.

Ces questions, quelles sont-elles ? D'abord le dispositif Sentinelle a-t-il empêché la moindre commission d'un attentat sur le sol français ? Si, oui quand et comment car d'évidence il faudrait alors l'optimiser ? Sinon, pourquoi s'obstiner à affecter des militaires à des tâches vaines, autres que l'entrainement au combat et la participation aux missions extérieures ?

Ensuite, l'état d'urgence a-t-il empêché la commission d'un attentat sur le sol français ? Si oui, quand, comment et dans quelles conditions, parce qu'à cette heure seules ses failles sont visibles ? Si non, pourquoi le prolonger à nouveau ? 

Enfin, y a-t-il une vraie stratégie pour combattre le terrorisme sur le sol national ? Et les moyens sont-ils réellement mis en adéquation avec celle-ci ?

François Hollande est dans une logique de posture, quand le pays a besoin d'actes forts, concrets et empreints d'efficacité. Pire, le président Hollande se construit un plan "père protecteur de la nation fragilisée" pour muscler la légitimité de sa candidature à sa propre réélection.

Depuis des mois, sinon des années la France est en guerre. C'est un fait. Bombarder et mitrailler là des installations terroristes, là des colonnes de véhicules sur des théâtres extérieurs nous placent dans un état d'opérations de guerre. Il était logique, inéluctable et évident que ces actes de guerre auraient des conséquences en retour sur les intérêts français à l'étranger, et sur le sol national. Quelles mesures concrètes, au plan de la sécurité intérieure, ont été prises par le gouvernement en même temps que le chef des armées poussait ses feux à l'extérieur ? Aucune, puisque le plan Vigipirate est en vigilance orange/rouge depuis des lustres !

Depuis des mois, sinon des années, l'exécutif claironne sur tous les tons que "la France est en guerre". Soit, puisque c'est la réalité. Mais en cela il veut parler de la menace terroriste. Qu'a-t-il mis en place pour que la posture discursive belliciste se traduise dans les actes ? A part les mesures d'exception citées plus haut et dont on mesure qu'elles sont pour rassurer le peuple et amuser la galerie, rien ! Le gouvernement se dit en guerre, il nous dit en guerre mais il n'a pas pris la mesure réelle de ce que cela signifie. C'est une posture, mais en cette matière et à ce stade, c'est plus qu'une erreur, c'est une faute que nous n'avons pas fini de payer en tragédies.

Parce qu'au soir de ce nouveau massacre commis à Nice, le gouvernement est à nouveau dans le registre compassionnel - ce qui se conçoit - et dans les vaines gesticulations - ce qui est proprement scandaleux - , au lieu de prendre des mesures plus que nécessaires, impératives.

J'ai évoqué tantôt la première mesure qui va de soi dans un pays dit en guerre, mais qui n'a pas encore été évoquée par nos dirigeants !! L'ouverture immédiate de prisons militaires pour enfermer terroristes avérés, apprentis jihadistes et tout membre de réseau, toute personne assimilée au combat jihadiste-terroriste qui, avançant sans uniforme et sans signe distinctif, ne mérite aucun traitement dicté par la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. Finie la polémique de la cellule de sport, terminées les discussions sur le regroupement des terroristes dans un établissement spécialisé, enfin une solution pour endiguer le prosélytisme dans les prisons de droit commun ! Qu'est-ce que ce gouvernement attend pour prendre enfin la mesure de ses propres discours ?!

Autre mesure, la mise en sécurité immédiate de toutes les personnes suspectes de liens avec les mouvances terroristes avec l'ouverture de centres de rétention, à charge pour l'appareil judiciaire de diligenter des enquêtes pour confirmer/infirmer les dossiers.

Et s'il doit y avoir une intensification des frappes aériennes - posture présidentielle qu'il faut savoir relativiser eu égard aux faibles capacités aériennes dont la France dispose au-dessus de l'Irak et de la Syrie - qu'elle concerne en priorité les état-majors de Raqqa et de Mossoul !

Et pour commencer, que le président de la République vire son ministre des Affaires étrangères - son ex-Premier ministre par ailleurs ! - qui ressucite Saddham Hussein en Syrie dans une prise de parole récente. Etre à ce point diléttante, après un premier lapsus dès sa nomination, cela n'est pas pardonnable si l'on veut être crédible, d'autant plus quand le dit ministre passe son temps à tweeter des observations et des commentaires (sur le Brexit dernièrement) au lieu de se vivre acteur concerné par la question. Depuis quatre ans, M. Ayrault (et d'autres socialistes avec lui !) n'a toujours pas compris qu'il était en charge des affaires du pays, et non un simple spectateur de la chose publique attendant que les choses se passent, que les "planètes s'alignent", que "ça s'améliore". C'est cela le plus préoccupant ! Et comme cela est à l'image de cet exécutif, c'est là tout le problème...   

  

 

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