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Il y a comme un problème...
19 avril 2013

Riche et socialiste, un débat pour rien ?

Contribution au débat Newsring intitulé : "Patrimoines : peut-on être riche, socialiste et ministre ?"

A l'introduction de Frédéric Taddéi se terminant par un provocateur "salauds de riches", je pose la question de savoir si le fait de faire partie d'une oligarchie ne coupe pas dès lors des vraies réalités sociales. "Salauds de pauvres" fait alors écho le personnage de la "Traversée de Paris" joué par Jean Gabin. Comme quoi, nous sommes toujours le "con" ou le "salaud" de quelqu'un. Question de perspective.. ou de vécu.

Dans ce débat, il ne serait sans doute pas inutile de redéfinir ce qu'est le concept du socialisme français aujourd'hui dans cette nouvelle économie mondialisée et alors que le PS abrite des courants contradictoires quant aux orientations économiques et sociales. Sauf à s'inscrire dans une querelle personnelle d'intentions, il me semble difficile de répondre par la négative au libellé d'un tel débat. Pour autant, la question se pose de savoir si le fait d'être un privilégié, par naissance ou par aisances, ne coupe pas l'heureux élu de certaines réalités qui peuvent nuire à une action politique "de gauche" censée s'exercer au profit de ses concitoyens les plus démunis. La machine intellectuelle peut être aussi parfaite qu'altruiste, il n'empêche que "la vie facile" dispense généralement de mettre les mains dans la fange ou d'expérimenter par soi même l'odeur du cambouis ; or ce sont ces épreuves qui redonnent sens et réalité aux contingences matérielles, à ces difficultés du quotidien qui, sinon, reste purement théoriques et donc largement subjectives. On vient de le constater avec la publication des patrimoines, le personnel politique n'évolue pas dans la même réalité que les citoyens qu'il représente ou gouverne. Moins que la valeur intrinsèque des avoirs, c'est surtout l'absence de ce qui devrait "normalement" être qui jure sur le tableau de la représentativité républicaine.

Ainsi de l'absence de voiture neuve ou récente explicable grâce à l'usage généralisé du parc automobile de la République. Vivant dans le monde réel, nous savons bien l'impact du budget "bagnole" sur les revenus mensuels d'un ménage (essence, entretien, assurances, crédit, amendes, parking..), à la différence de nos élus pour qui tout cela est d'abord vu en terme de réflexion macro-économique. La culture de l'élitisme touche aussi bien la gauche que la droite et il n'y a aucun vertu à être pauvre, aucune tare intrinsèque à être riche. Oui, on peut vouloir favoriser une politique sociale tout en étant riche ; est-on pour autant le mieux placé pour appréhender des réalités sur le terrain et procéder aux meilleurs arbitrages "socialistes" quand soi même on n'a jamais eu à connaître la précarité ou le difficile bouclage des fins de mois ? Tant que le prix "symbolique" du pain, celui du litre d'essence ou du ticket de métro parisien restera une donnée inconnue de nos dirigeants, ministres ou parlementaires, de droite mais aussi de gauche, se posera la question de la bonne adéquation entre représentation nationale et élitisme de fait. N'est-il pas confondant de constater que sur les 577 députés de l'Assemblée actuelle, la classe ouvrière n'est représentée que par un seul élu ?

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