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Il y a comme un problème...
10 avril 2013

Manoeuvre dirigée ou stratégie personnelle ?

Est-ce un signe ? Sûrement.. Il reste à le décrypter pour savoir lequel...

Hier, MM. Montebourg et Hamon, deux représentants-concurrents de l'aile gauche du parti socialiste, ont fait entendre leur "petite" voix dissonante dans les médias pour demander un "changement de politique", sorte d'inflexion sociale en faveur de la croissance et du pouvoir d'achat. Venant de ministres d'un gouvernement Ayrault fortement chahuté par l'affaire Cahuzac, le fait lui même, comme sa concordance, méritent tous deux d'être soulignés.

Cela participe-t-il de la stratégie de contre-feu élaboré ce week-end par François Hollande pour sauver le soldat Ayrault ? Est-ce le moyen de détourner l'opinion publique de sa ire légitime envers un exécutif défaillant en repositionnant le débat sur le plan des orientations plus économiques et sociales ? C'est possible. Pour autant, le stratagème va-t-il fonctionner ? C'est peu probable, d'autant plus que le cirque des déclarations de patrimoine bat son plein et que le grand public peut parfois être surpris de la belle santé financière de ces gens de gauche qui les gouvernent. Cela est encore moins probable que cela fait six mois que le duo Hollande-Ayrault privilégie une ligne beaucoup plus rigoureuse, voire rigoriste, concernant des engagements (non tenables par ailleurs) sur les déficits.

Se peut-il alors, que M. Montebourg, avec le soutien de M. Hamon, ait d'ores et déjà pronostiqué la chute - qui serait aussi logique qu'inéluctable à mon avis - de Jean-Marc Ayrault et qu'il se permette donc de jouer sa petite carte personnelle de 3e homme (à la primaire socialiste), de sorte à se placer gagnant dans la perspective du remaniement ? Il est remarquable de constater que l'état-major de crise convoqué à l'Elysée au cours du week-end faisait la part belle à MM. Montebourg justement, et Valls, le préféré des sondages. Cela pourrait accréditer l'hypothèse que le Président envisage de donner du mou à sa posture de social-démocrate en ouvrant aux thèses économiques socialistes plus traditionnelles. Or il ne dispose d'aucune marge de manoeuvre et je ne vois pas par quelle pirouette il pourrait légitimer tout changement dans le cap "inflexible" qu'il a martelé encore aujourd'hui.

Et c'est tout là le malaise de cet exécutif, qui, naviguant de couacs en dissonnances, confirme en permanence l'impression que personne ne dirige vraiment la barque, que le cap n'existe que dans l'imaginaire du capitaine et que l'équipage, individualiste ou rebelle, pense à sauver sa peau plus qu'à sortir le pays de ses profondes ornières. Comment ce genre d'attitude pourrait-il ne pas alimenter les inquiétudes des français sur leur devenir durant cette mandature ? A la différence des débats internes qui ont pu, en leur temps, agiter des majorités de droite, nous sentons bien que personne, et surtout pas François Hollande, n'est vraiment capable aujourd'hui de siffler la fin de la récréation. Si certains ministres ont pu, par le passé, exprimer un sentiment personnel négatif sur un mot, une attitude ou une posture du "chef", Premier ministre ou Président, jamais, tout au moins dans mon souvenir, des titulaires de portefeuilles n'ont à ce point remis en cause les fondements de la politique, voire l'autorité même du duo de l'exécutif.

Alors oui, l'épanchement médiatique est un signe qui, si l'on se veut optimiste, relève d'une stratégie politicienne destinée à sauver le peu de crédibilité restant à cette équipe gouvernementale en la soustrayant à la polémique en cours. Si l'on est plus réaliste, on y verra surtout que cette libre parole, hier partisane, aujourd'hui ministérielle, prouve combien cette majorité n'est pas mature à gouverner, qu'elle n'était pas prête en mai 2012 et qu'elle ne l'est toujours pas un an après. Si l'on est encore plus réaliste, on aboutira à la conclusion que la France n'est plus vraiment commandée, ce qui est impensable pour un Etat en temps normal, ce qui est dangereux, voire criminel, en ces moments très pénibles pour la nation.   

 

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Commentaires
L
Il n'y a ni problème ni malaise. Si François Hollande est si mécontent qu'il le' prétend des commentaires de ses ministres, il peut les renvoyer jouer dans la cour de récréation. En fait, tout cela l'arrange. La gauche du PS s'exprime mais les ministres n'ont pas l'intention de démissionner et Hollande n'a pas l'intention de changer sa politique. En fait, tout cela, c'est du vent.
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