Le vote des étrangers

Il ne faut pas se leurrer. A défaut de pouvoir mettre en oeuvre des solutions immédiates et concrètes pour contenir la crise économico-financière et faire reculer chômage et précarité dans le pays, le pouvoir socialiste n'a d'autre perspective que d'exister en prenant des mesures sociétales phares, indolores pour le budget national, mais qui modifient les fondements de la société française.

On le voit avec "l'urgence" à réformer le concept de "famille" via le mariage des homosexuels, une promesse électorale "communautariste" dont il est légitime de penser qu'elle a pesé sur la mobilisation et les résultats du scrutin de mai 2012. On le constate de la même façon avec cette "mobilisation" d'élus nationaux (et souvent locaux)  qui entendent réformer le corps électoral de façon à récupérer par le vote "étranger" les voix perdues d'avance sur les décombres d'une politique gouvernementale inefficiente à redresser notre économie.

Qui peut ignorer que dans certains quartiers à forte population communautaire, on ne va pas à terme se retrouver avec des élus, certes "français", mais qui, pour être assurés de leur élection, n'hésiteront pas à s'affider à des intérêts étrangers en rupture avec notre modèle (perfectible) républicain. Faut-il rappeler aux débatteurs qui placent le débat au niveau de la "justice administrative" que c'est le maire qui dans les faits oriente les budgets, allouent les subventions municipales aux associations et établit les réglements intérieurs des établissements placés sous sa tutelle (piscine, cantine, crèche municipale...). Avec une telle décision unilatérale (puisqu'il n'y a pas de réciprocité pour les français résidant légalement dans les pays correspondants) le législateur n'en finit pas de dissoudre le restant de pacte républicain, déjà largement entamé par la tentation d'un fédéralisme européen.

Et qui peut dire qu'une fois cette porte ouverte au plan "local", cela ne débouchera pas très vite sur une revendication "légitime" à participer aux votes "nationaux". A cet égard, je fais le parallèle entre les deux dossiers du moment, mariage gay/lesbien et vote étranger. A l'origine, le Pacs était un dispositif conçu pour accorder des droits (légitimes) aux couples homosexuels, prenant en compte des situations de fait. Ce qui devait être un aboutissement (hormis pour les associations militantes) n'est devenu qu'une étape et aujourd'hui on s'achemine vers le mariage indifférencié, le droit à l'adoption et demain inéluctablement le fameux "droit à l'enfant" . Qui peut oser prétendre que le vote local ne suivra pas la même trajectoire de "progrès", avec demain le vote autorisé pour le scrutin national et après-demain le droit à être élu.

Il s'agit de vrais sujets de société, qui méritent à tout le moins autre chose qu'un faux débat parlementaire où les logiques politiciennes et le "devoir majoritaire" nuisent à la représentativité des opinions. Sur de tels sujets qui engagent la société, je ne vois pas comment la nation peut faire l'économie d'un référendum. Tous ceux qui ont voté pour Hollande (ou contre Sarkozy) n'ont pas nécessairement voté "pour" le mariage gay ou en faveur du vote des étrangers. Ou alors il faut aller au bout de ces pseudo logiques que l'on tire des programmes de campagne et démettre sur l'instant ce président normal qui vient de s'affranchir de sa normalité, ce président qui devait "mettre au pas" l'Allemagne et l'Europe" mais s'apprête à voter par procédure parlementaire la règle d'or, celui qui devait régler cette crise mineure essentiellement due à l'incompétence et au style Sarkozy et qui "découvre" aujourd'hui une tâche "colossale", etc....