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Il y a comme un problème...
14 août 2012

Billet d'humeur

Bachelot :

La politique mène à tout, à condition d'en sortir, c'est à l'évidence ce qu'a pensé Roselyne Bachelot en décidant d'abandonner la politique pour rejoindre le groupe Canal+. Une autre preuve, s'il en est, que la politique est d'abord vécue par ses protagonistes comme un spectacle et que l'étroite passerelle entre monde politique et monde des médias s'est transformée au fil des années en un imposant viaduc à double niveau de circulation, puisque journalistes et animateurs tombent en politique de la même façon que les politiques fraient complaisamment avec la sphère médiatique. Roselyne Bachelot n'a jamais laissé sa part au chien quand il s'est agi de commettre des énormités de langage alors qu'elle était ministre ; on peut donc postuler qu'elle poursuivra brillamment son oeuvre à la télévision. Elle n'est certes pas une "pom pom girl décérébrée" - ce que la confrérie des PPG appréciera - mais on pourra lui rétorquer que ses analyses ont souvent été à l'image des teintes de ses tailleurs, peu subtiles dans les nuances et rarement d'une grande profondeur. Selon ses dire, elle a quitté mandats électifs et vie politique pour ne pas devenir "pathétique" , l'âge aidant. En l'occurrence, le "pathétique" comme la connerie attendent rarement le passage des années  pour s'exprimer ; mais reconnaissons-lui une once de lucidité pour le coup : il devrait, en effet, y avoir une limite fixée par le législateur pour les mandats électifs. Quel dommage qu'elle n'ait jamais porté une proposition de loi en ce sens quand elle siégeait au Parlement ! Après tout il existe une limite basse, pourquoi pas une haute ? Et puisque je suis de très bonne humeur ahourd'hui, reconnaissons à Roselyne cette autre fulgurance de lucidité : son retrait (momentané? ) tombe vraiment à pic ; il aurait été en effet vain pour elle de partir en campagne, alors que ses chances d'être élue étaient extrêment faibles, eu égard à son bilan ministériel depuis 2002.

 

Hollande - 1 :

François Hollande est-il un adepte de Lao-Tse ? Il y a en effet dans son début de mandat comme une reconnaissance de la voie du Tao. Sauf que le "non-agir" défini par le maître chinois ne correspond pas forcément à la posture adoptée par le chef de l'exécutif. Boutade mise à part, il y a chez François Hollande une capacité naturelle à vouloir se dérober face aux difficultés, ou plutôt face à la prise de toute responsabilité majeure. C'est ainsi qu'il a mené sa barque du PS en tant que premier secrétaire d'un mouvement au bord de l'implosion ; c'est ainsi que, manifestement, il entend traverser son quiquennat. Mais la fonction qui est la sienne aujourd'hui ne permettra pas longtemps ce genre d'attitude : le non-agir ne saurait se résumer à ne rien faire du tout. Cette volonté affichée de collégialité peine à masquer une indécision chronique renforcée par une majorité divisée sur des sujets majeurs. Il y a une volonté de dilution systématique des responsabilités, d'où la création de commissions, la mise en place d'états généraux, l'instauration de "conseils". Le PS "était prêt " à gouverner ; force est de constater qu'il n'en est rien. Avec cette méthode, la France perd en réactivité sans pour autant gagner en profondeur d'analyse ou en rigueur de planification. Pourquoi ce gouvernement donne-t-il tant l'impression d'amateurisme, quand ses membres ont eu dix ans pour se préparer à l'alternance ? Certains semblent toujours se considérer en campagne électorale alors que le temps est venu pour eux d'agir ! Ce sont des actes qui sont désormais attendus du sommet de l'Etat, et non des discours qui laissent à penser que l'équipe en place se vit encore dans l'opposition. La psychanalyse de comptoir vaut ce qu'elle vaut, mais je pense qu'il faut voir là une conséquence de notre modèle éducatif, dans lequel le concept même de l'erreur a été banni des cursus. Des bancs de l'école primaire jusqu'à ceux de nos grandes écoles, l'erreur est le mal absolu, la faute impardonable. Mieux vaut s'abstenir que de se risquer à écrire une bêtise. Il y aurait donc une honte indélébile à se tromper, alors que l'erreur bien comprise est souvent salutaire pour le moyen et le long terme. Avec ce formatage des esprits, le bon élève ne porte son pantalon qu'avec bretelles et ceintures. Comme un dialoguiste de film l'a écrit, comment peut-on faire confiance à un mec qui ne fait même pas confiance à son pantalon ? La peur de mal faire place l'indécis dans la pire des positions, celle du simple spectateur. Or la fonction première du pouvoir, c'est l'action. Cela ne veut pas dire qu'il faille se disperser ou agir sans aucun discernement ; cela signifie qu'il convient de  s'inscrire dans une logique de dynamique qu'il faut simplement accorder au tempo des circonstances. François Hollande est le type même du bon élève, propre sur lui, qui veut être sûr de tout avant de décider quoi que ce soit. Mais l'incertitude est une constante de l'exercice du pouvoir ; rien ne saurait être figé ; la vérité du moment sera contredite dès le lendemain. Rester dans l'expectative en espérant mieux ne peut que conduire au moins bien, car les évènements ont eux aussi une dynamique et que la France n'est pas un îlot indépendant dans le concert des nations. Alors oui, la question se pose, quelques cent jours après son début de mandat, François Hollande est-il vraiment à sa place dans un régime de type présidentiel ? Peut-il se sublimer pour aller à l'encontre de sa nature profonde ?

 

Hollande - 2 :

François Hollande a un problème avec son tailleur, enfin le gars qui fait les costumes et pas l'ensemble pour femme...ne me faites pas insinuer des trucs bizarres !! Comment se fait-il que, dans son entourage, personne n'ait encore eu l'idée de lui faire porter des chemises à manches courtes ? Dans chacune de ses interventions en public, c'est le détail sur lequel on se focalise désormais : de combien de centimètres le poignet de chemise va-t-il dépasser de la manche de la veste présidentielle. Cela n'a pas échappé naturellement aux observateurs de la presse étrangère. Est-ce trop demandé aux conseillers du président ou à son staff de communication de régler ce problème une fois pour toutes ? Un président normal ne doit pas signifier de passer pour un plouc, alors que le pays est censé porter entre autres les valeurs sûres d'une certaine élégance ! Cela n'est pas donné à tout le monde de bien porter le smoking (ou un robe de soirée) ; certains hommes feront toujours "serveurs" quand d'autres y gagneront en prestance "naturelle". C'est ainsi, la vie est injuste (sourire). Mais ce problème de chemise, c'est bien autre chose, comme le noeud de cravate qui semble vouloir toujours demander son indépendance ! C'est une faute d'image ; or l'image, c'est 50% du politique. C'est donc une faute politique d'autant moins pardonnable que l'erreur se répète avec une vraie constance, pour ne pas dire un stupide entêtement depuis maintenant presque trois mois !! L'image trouble le discours ; une mauvaise image ne peut donc que desservir le discours. Quand le discours est politicien et de portée locale, c'est un moindre mal. Quand le sujet est sérieux, tragique et sa résonnance internationale, c'est simplement inadmissible. A défaut de régler les problèmes économiques et sociaux d'un coup de baguette magique, voilà au moins un sujet qui pourrait être clos sans trop d'efforts. Le ridicule ne tue pas mais il peut affecter gravement l'image d'une nation quand son plus illustre représentant prête ainsi complaisamment flan aux quolibets !

 

 

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