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Il y a comme un problème...
20 juin 2012

Une journée politique ordinaire

"Affaire Treirweiler" : il aura fallu une bonne dizaine de jours pour que l'équipe de communication de François Hollande commence à mettre en place le pare-feu destiné à clore le chapitre, ô combien médiatisé, d'un tweet, pour le moins malencontreux pour l'image de sa présidence encore balbutiante. Lui qui, prophétiquement, avait annoncé que ses premiers 100 jours, examinés à la loupe, marqueraient nécessairement son quinquennat, le voilà bien servi par cette histoire vaudevillesque. Certes, cela n'aura pas l'impact du souper au Fouquet's... encore que, si pareille mésaventure devait se reproduire - j'entends par là l'expression d'une "liberté de parole" par trop dissonnante et dérangeante pour le Président - cet épisode ne manquerait alors pas de revenir sur le tapis en 2017, en tant que "précédent". Maintenant qu'elle a obtenu la tête de Ségolène, Valérie peut donc présenter ses excuses "publiques" - enfin par attaché de presse et communiqué interposés -, un acte de repentir naturellement "sincère" - quel esprit malfaisant oserait penser le contraire ?! - à l'ex-compagne de son compagnon (vous suivez ?). Elle a "fauté", mais personne n'est parfait. Rappelons-nous l'histoire de la pierre à jeter en premier...  Evidemment, Mme Royal ne pourra faire autrement que d'agréer à cette mise en scène de la paix des braves.Dans le cas contraire, la "victime" passerait du côté obscur, et d'ailleurs - mais est-ce vraiment un hasard ? - voilà que le très "sympa et légitime" M. Falorni dresse dans la presse du jour un portrait de la présidente de la région qui interroge : ont-ils vraiment été un jour dans le même parti, ces deux-là ? "Arrogance et mépris" pour qualifier la candidate malheureuse de 2007, c'est très loin de la posture vendue par le camp socialiste à l'époque du "Tous contre Sarko". Déjà qu'avec DSK, le PS avait pré-choisi un candidat vraiment "spécial",  on va finir par se demander ce qui se cache réellement derrière l'image "normale" estampillée "François Hollande". Bon ce n'est pas le tout, mais il va quand même falloir se mettre sérieusement au travail... Alors ces impôts nouveaux ? Pour quand et pour qui ?

 

UMP : un fauteuil pour deux. Le premier round du duel opposant l'actuel sec-gén du parti, Jean-François Copé, et le prétendant favori des sondages, François Fillon a été perdu par le premier ministre sortant. C'est un allié du maire de Meaux, M. Jacob, qui a obtenu sans coup férir le poste convoité de chef du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale. Est-ce une surprise ? Pas vraiment. On peut penser d'une manière générale que JFC a bénéficié de son poste actuel au sein de l'appareil du parti pour assurer la promotion active de son "poulain" auprès de députés "reconnaissants" pour le travail de soutien effectué. On peut aussi considérer que la ligne politique défendue par JFC résonne plus clairement auprès de ceux qui viennent d'expérimenter, à l'aune des urnes, une stratégie du ni-ni qui aurait bien pu leur être fatale. Pour nombre d'entre eux, les députés de l'UMP savent pertinemment, après ces dernières semaines passées sur le terrain, qu'il serait suicidaire pour l'UMP d'abandonner la posture "droite décomplexée" qui parle des sujets marqués "FN" par la gauche, et qu'il faudra bien, à un moment donné, adopter une stratégie propre à faire revenir les électeurs séduits par le discours de Marine Le Pen, plutôt que de glisser vers une droite modérée concensuelle, trop "politiquement correcte". A l'UMP, le cas "FN / électeurs FN" est considéré très différemment selon que vous êtes issu du terrain ou que vous bénéficiez d'une protection par rapport au suffrage populaire. Le scrutin direct de la députation exige d'être attentif aux attentes exprimées par ses électeurs potentiels ; la cooptation des sénateurs par les conseillers généraux et autres élus locaux permet aux candidats à la sinécure du Sénat de s'affranchir des réalités, telles que ressenties sur le terrain. Il est facile de dispenser des cours de morale politique quand on se fait élire par du "relationnel entretenu" ; il est plus difficile de ne pas être tenté à franchir "la ligne jaune" quand on doit aller chercher les voix "populaires" de droite du côté de son extrême. D'ailleurs, qu'est-ce qu'un sénateur, sinon un ex-député ou un ex-ministre fâché avec le suffrage universel qui s'est fait reclasser par son parti en raison de son influence au sein des instances dirigeantes ou en récompense de services rendus ? Ces choses étant dites, ce premier vote augure-t-il du dénouement final lors du congrès de cet automne ? Pas du tout. Car le choix sera celui des militants, et non uniquement celui de "l'appareil". Et là, la donne change notablement. Rien n'est fait et fort heureusement. Car l'UMP a besoin de mettre tous les problèmes, toutes les interrogations sur la table. Ce parti de rassemblement qui représente beaucoup de sensibilités diverses doit être capable de conduire un vrai débat en interne pour adopter une position qui soit claire sur les objectifs, déterminée sur les valeurs, et fonctionnelle pour ne pas générer un climat de primaires tout au long du quinquennat socialiste. Ce n'est pas gagné d'avance.  

 

PS : la question du chef de groupe parlementaire intéresse beaucoup moins les cadors du PS que le fameux perchoir, laissé vacant par Ségolène Royal. Finalement la ministre Lebranchu a trouvé tout un tas d'avantages à sa mission de réforme de la Fonction publique. Elle a donc jeté l'éponge : il faut dire qu'elle avait peint une belle cible pour elle-même et pour la gouvernance vertueuse de Hollande. Et qui surgit du diable Vauvert pour défendre la cause de la parité homme/femme ? Mme Guigou, la revenante, ex-ministre sous Mitterrand et Jospin si je ne m'abuse, bref un "vrai" symbole du changement. Bon, avec Glavany, pour le "changement" ou le renouveau, vous repasserez aussi. Et pour ne pas que cela ne fasse pas un remake de "duel au soleil", nous avons un troisième larron en lice en la personne de M. Bartolone. Lequel des trois, le PS choisira-t-il ? Insoutenable suspens en vérité. Pour ma part, je trouve regrettable que le seul argument à présenter pour légitimer sa candidature soit la question de la parité. A un moment donné, il va falloir aussi se poser de l'adéquation des personnes au poste brigué en fonction de leurs compétences réelles, et non en fonction de leur origine ethnique, de leur circonscription électorale, de leur "genre" (ben oui on ne peut plus dire "sexe" maintenant vu qu'on peut être de sexe masculin mais de genre féminin ou neutre)... ou de leur couleur de cravate ou de tailleur. Il n'y a pas assez de femmes exerçant des postes de haute responsabilité, en politique - ça se comprend, les femmes sont en général trop intelligentes pour ce milieu de petites phrases et de solutions dogmatiques à mille lieues de la vraie vie - comme dans les entreprises. La tendance "myso-phallo-machiste" s'inverse mais cela prend nécessairement du temps. Pour autant, être promue avec pour seul "fait d'armes" ou argumentaire d'être "une femme", ça doit susciter un malaise chez ceux qui exigent des institutions autre chose que des décisions symboliques. Si au PS, il avait été décidé avant même l'élection de François Hollande, que le perchoir irait à une femme - ce qui sera une excellente chose en soi - j'apprécierais qu'il y ait au moins deux candidates qui se présentent si élection interne il doit y avoir. Cela donnerait un sens à la démarche et une vraie légitimité de compétences à l'heureuse élue. Dans la configuration actuelle Guigou-Glavany-Bartolone , soit c'est un vote mascarade ; soit cela met en lumière la mysoginie latente du milieu politique, y compris donc au PS ; soit cela confirme que le PS a vraiment un problème avec ses choix de "favoris", dans la lignée de Royal et de DSK. Réponse dans quelques heures        

 

Petit post-scriptum : mon activité professionnelle me conduit sous les tropiques pour trois semaines, dont une passée loin de toute possibilité de connection à l'Internet. Ce blog sera donc alimenté de façon un peu moins régulière qu'à l'accoutumée. Que cela ne vous empêche pas de continuer à venir voir ce qui s'y passe de temps à autre... surtout si l'actu est chaude bouillante.

 

 

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