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Il y a comme un problème...
19 juin 2012

Bayrou est-il mort politiquement ?

Parler de «mort politique» pour Bayrou a du sens dans la mesure où le Modem a tout de la coquille vide et que les forces politiques du Centre vont naturellement chercher à se recomposer sans le Béarnais. Cela a du sens surtout dans la mesure où, privé de la caisse de résonnance d'un mandat national, le chef du Modem va avoir du mal à exister au plan médiatique et qu'il risque ainsi de perdre les rares électeurs qui soutiennent son action.

Pour autant, François Bayrou n'est pas définitivement mis hors du jeu institutionnel, d'abord parce qu'une «mort politique» c'est un choix personnel bien plus qu'une décision qui s'impose à vous (sauf affaire de justice, et encore même là, on quitte par la porte pour revenir souvent par la fenêtre ou le soupirail). C'est Jospin, et lui seul,  qui a fait le choix de quitter la scène en 2002, ce n'est ni l'appareil du Parti socialiste, ni les électeurs de gauche. En politique, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Et le chef du Modem n'imagine pas, à l'heure actuelle, se retirer le moins du monde des affaires publiques, même si les circonstances l'amènent à prendre du recul. Et si Bayrou ne prend pas sa retraite, malgré cette série de revers, c'est bien parce qu'il fait le pari de devenir sous peu l'homme providentiel du pays. Le palois croit «dur comme fer», pour reprendre l'une de ses expressions favorites qui fleurent bon le terroir, que les français lui donneront quitus de sa campagne et de son positionnement a posteriori, une fois que la gestion socialiste aura montré ses incohérences et atteint ses limites. Il veut croire que les citoyens reliront ses discours, se remémoreront ses messages et que, d'une manière ou d'une autre, il se produira ce fameux «appel» qu'il entend, ou plutôt qu'il attend depuis 2007. Je suis beaucoup plus dubitatif que lui sur ce point, son discours prémonitoire de la campagne 2007 n'ayant pas servi de tremplin à sa campagne 2012.

François Bayrou s'est laissé aveuglé par son différend profond, épidermique avec Sarkozy ce qui l'a conduit à voter, au plan personnel, pour Hollande. C'était une erreur politique que les électeurs de droite, et l'UMP, ont sanctionnée. Mais ce faisant, François Bayrou est désormais un homme vraiment libre. La question qui se pose à lui désormais, c'est quoi faire de cette liberté chèrement payée, comment optimiser «ce temps au temps» qui lui a été signifié par le peuple, et dans son esprit, comment incarner de façon crédible et pertinente cette figure rassurante et éclairée du recours auprès du peuple «ni gaucho ni facho». Une chose est sûre toutefois : s'il persiste à s'enfermer dans son autisme partisan, il ne sera certes pas mort, mais guère plus vaillant.   

 

 

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