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Il y a comme un problème...
12 juin 2012

Mme Treirweiler fait le buzz au grand dam de la famille socialiste

C'est le buzz du jour : la jalousie, apparemment maladive, de la First Girlfriend s'est exprimée sur Twitter sous la forme d'un soutien appuyé au dissident socialiste, concurrent de Ségolène Royal dans la circonscription législative de La Rochelle. Dans le même temps où l'appareil du parti se déplaçait en masse pour soutenir une candidature mal engagée à l'issue de ce premier tour. Et pour en rajouter une couche, alors même que François Hollande, rompant avec son devoir de réserve, se fendait d'un message de soutien au profit de son ex-compagne. Je vous laisse imaginer l'ambiance tendue dans les appartements privés de la présidence (ou à proximité), ce soir et jusqu'à dimanche. Comme je vous laisse imaginer ce que cela pourrait donner si Mme Royal, une fois élue (sait-on jamais ?!), briguait effectivement la présidence de l'Assemblée nationale, comme c'était prévu à l'origine dans le pacte pré-présidentiel conclu avec le candidat à la candidature Hollande. Assisterait-on alors à de sournoises et déstabilisantes manoeuvres de Valérie Treirweiler dans le dos de son compagnon, pour faire échouer Ségolène au pied du perchoir ? Ou, afin de préserver la paix dans son ménage, celui-ci reviendrait-il sur sa parole, ce qui ne manquerait alors pas de déclencher l'ire de son ex-compagne et monter un courant frontiste au sein même du parti ? Le scrutin législatif n'a pas encore rendu ses résultats définitifs, mais une question légitime se pose déjà : ne va-t-on pas avoir une "cohabitation" là où personne ne l'attendait, c'est-à-dire entre les deux femmes du Président, voire, le cas échéant, entre une partie de l'Elysée et le perchoir socialiste de l'Assemblée. Parti sur ce rythme, les cinq années de la présidence Hollande risquent de paraître bien longues.

Nous avions eu vent des problèmes relationnels et des petits jeux, devant et derrière les flashes des objectifs, de celle qui n'a pas encore choisi ses marques dans son rôle et sa dénomination protocolaire définitive. Et même si on peut comprendre qu'une relation "professionnelle" entretenue avec une "ex" puisse être déstabilisante quand on veut construire son histoire de couple, Mme Trierweiller aurait été mieux inspirée de s'abstenir de cette flèche par procuration contre sa rivale (?), flèche assassine qui arrive comme un cheveu sur la soupe dans le jeu électoral socialiste. Pour une journaliste, il est inconcevable qu'elle n'ait pas mesuré l'impact potentiel d'un tel tweet, qu'elle a confirmé ensuite devant un média. A quoi rime cet enfantillage ? A titre personnel, je pense qu'il s'agit de la réaction épidermique d'une femme blessée qui n'a pas accepté le message de soutien de "son" François sur la profession de foi de "la mère de ses enfants". Et c'est vrai que cette initiative est aussi maladroite que contestable.

Au delà de cette péripétie politico-sentimentale, nous constatons en effet qu'à l'aune des faits, François Hollande ne se comporte pas comme le président de tous les français. Lui qui vilipendait son prédécesseur pour ses "déjeuners informels de la majorité", ne fait-il pas la même chose en entrant ainsi dans l'arène électorale au profit d'un candidat ? Son message de soutien, formel puisque imprimé sur une profession de foi, est un rare manquement à cette position qu'il a prétendu adopter au soir du 6 mai, de se placer en "vrai" rassembleur au-dessus de la donne politicienne. Il est normal et logique que le président Hollande souhaite une large victoire du PS aux législatives afin de bénéficier de la majorité absolue à l'Assemblée. Mais il sort de son rôle et surtout de la position vertueuse qu'il n'a de cesse d'afficher quand il intervient directement dans le débat électoral. Les candidats sont légitimes à se réclamer de leur candidat, devenu président ; l'inverse n'est pas vrai.  La réalité issue du terrain électoral est claire : François Hollande est d'abord et surtout le président de sa majorité de gauche en devenir ; tenir un autre langage de sa part n'est qu'hypocrisie et mensonge (tiens on se croirait revenu au débat avec Sarkozy lol). En toute logique, il aurait dû laisser Jean-Marc Ayrault, premier ministre et à ce titre -institutionnel- chef de la future majorité parlementaire, signer ce mot d'encouragement, ou, à défaut, Martine Aubry en tant que première secrétaire du parti pour légitimer la candidature de Royal face à un autre socialiste, non investi par le PS.

A cette occasion, François Hollande est vite redescendu de son siège élyséen, ce qui signifie clairement que sa posture "présidentielle", à géométrie variable selon les personnes ou les circonstances, est bien principalement à l'intention des médias. Mais quand on veut, comme lui, inscrire sa présidence dans le respect exigeant des mots et des valeurs, il vaut mieux éviter d'acter à l'inverse du discours tenu. C'est comme cela que l'on perd toute crédibilité. La communication politique a aussi ses limites. Et dire que son quinquennat vient juste de commencer. 

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